Page:Léonard de Vinci - Traité élémentaire de la peinture, 1803.djvu/83

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CHAPITRE XV.

Du jugement qu’on doit porter de ses propres ouvrages.

Il n’y a rien plus sujet à se tromper que l’homme, dans l’estime qu’il a pour ses ouvrages et dans le jugement qu’il en porte. La critique de ses ennemis lui sert plus que l’approbation et les louanges que lui donnent ses amis ; ils ne sont qu’une même chose avec lui ; et comme il se trompe lui-même, ils peuvent aussi le tromper par complaisance, sans y penser.


CHAPITRE XVI.

Moyen d’exciter l’esprit et l’imagination à inventer plusieurs choses.

Je ne ferai point difficulté de mettre ici parmi les préceptes que je donne, une nouvelle manière d’inventer ; c’est peu de chose en apparence, et peut-être passera-t-elle pour ridicule : néanmoins elle peut beaucoup servir à ouvrir l’esprit, et à le rendre fécond en inventions. Voici ce que c’est. Si vous regardez quelque vieille muraille couverte de poussière, ou les figures bizarres