Page:L’Épopée Napoléonienne dans la poésie française, éd. Allem, 1912.djvu/26

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Le Chant du pont d’Arcole Par EDGARD QUINET (1) En ce jour-là, — c’était un des jours de brumaire, Les saules du Ronco jetaient une ombre amère ; La sarcelle avait fui ; le marais, sur ses bords, En tremblant s’éveillait ; les roseaux sous la bise, Dans la fange, meurtris, ployaient leur tète grise ; Et sur l’étang des morts passait l’âme des morts. Etroit était le pont, profond était l’abîme Où, marchant sans la voir, vers leur rêve sublime. Les peuples se hâtaient sous leurs manteaux d’hiver, Et maints canons de bronze et maintes couleuvrines, 1. Doulcet de Pontécoulant, qui remplaça Aubry à la direction des affaires militaires, trouva dans les cartons de son prédécesseur le rapport sur l’invasion de l’Italie que Bonaparte avait adressé (plus d’une année avant) au comité de la guerre ; il en fut frappé et attacha le jeune général au comité topographique. — On sait quel fut le rôle de Bonaparte dans la journée du 13 vendémiaire. Peu de jours après il reçut le grade de général de division, et en mars 1796, il fut nommé commandant en chef de l’armée d’Italie qui, sous la direction de Kellermann et ensuite de Schérer avait subi des revers et qui se trouvait dénuée de tout et démoralisée. Les deux épisodes les plus célèbres de cette admirable campagne sont le passage du pont d’Arcole et la bataille de Rivoli. Nous empruntons Le Chant du pont d’Arcole au long poème de M. Edgard Quinet : Napoléon (Paris, 1836. 1 vol. in-8).