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L’ŒUVRE DE GIORGIO BAFFO

Pour mieux paraître elles ont dépensé ;
Des livres sterling tant et tant.

Elles se sont efforcées de la tête aux semelles,
De s’embellir avec luxe et bizarrerie,
Pour échauffer chez lui la fantaisie,
Et le voir tomber à leurs pieds.

Toute la ville, curieuse de savoir,
Parmi celles dont se compose le consistoire,
Laquelle à ce Héros paraîtrait la plus belle,

L’a vu enfin tourner en cercle dans le chœur
Des Déesses, et comme à une Vénus nouvelle,
Donner à la Zaguri la pomme d’or.


BALLOTTAGE DES DAMES QUI PRÉTENDAIENT AU DUC

Madrigal

La Grillo et la Zaguri,
Malgré tous les bons augures,
N’ont point passé au Conseil ;
La Zorzi ne peut, grâce aux lois,
Être mise en ballottage ;
La comtesse Romili est restée.

Bougresse de putain !
Comment peut avoir cet honneur
Une femme non portée au Livre d’or ?
Par Dieu ! c’est un cas fort beau,
Qu’à l’unanimité passe la Capello,
Qui sait à l’égal de n’importe laquelle
Prendre l’oiseau en bouche, en cul et en moniche !