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L’ŒUVRE DE GIORGIO BAFFO

Dès qu’il s’agissait de l’amoureuse guerre,
Et qu’il n’hésitait pas à baisser la visière,
Pour pouvoir faire acquît de vous de toutes parts ;

Lui qui pour naviguer sur votre mer,
A tant de fois risqué la vie
Par les bourrasques qu’il eut à rencontrer ;

Lui qui s’est enfariné à votre moulin,
Et qui tant de fois a voulu aller au puits,
Qu’à la fin il y a laissé sa manivelle.


LES FUNÉRAILLES DU CAS

Canzone

À la mort du gros cas
De ce célèbre poète
Qui a tant célébré la femme,
Et son cul et sa moniche,
Tout ce qu’il y a de gourgandines,
Les plus choisies, les plus coquettes,
Comme autant de désespérées,
À la Lune[1] s’en sont allées.
Là elles se sont réunies en Conseil,
Congrégation ou Collège,
Et ont porté un décret
Pour qu’il fut élevé avec art
Un mausolée somptueux
À ce cas luxurieux.
Mais de chez l’Hôte une Signora
À ce décret s’opposa,
Et déclara en deux mots
Qu’elles y regardassent, qu’elles seules

  1. Fameuse « Osteria » de Venise.