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L’ŒUVRE DE GIORGIO BAFFO

Sinon, vous allez aux galères, la rame en main,
Ou bien mendier votre pain par les rues,
S’ils savent que par goût vous allez en moniche.

Puis chose horrible, qui vous atterre !
Leurs chefs sont tous de cette faction infâme
Qui crie vengeance au Ciel et même à la terre.

La moniche ne leur suffit point, bellement
Ils cultivent les bardaches, les tiennent sous clef,
Et leur fourrent derrière tout ce qu’ils ont de cas.


L’AUTEUR VEUT CONTINUER À ÉCRIRE CONTRE LES MOINES

Je ne puis me retenir ; une Ruffiane
M’a dit tant de choses, ce matin,
Contre les Moines, qu’il faut que je consacre
À ces vilains fourbes une autre semaine.

J’ajoute ce cent en langue Vénitienne ;
Cette Gabrina m’a mis tout en liesse
À m’en conter de Checca et de Cattina ;

L’une est grosse, l’autre a le cul en pièces,
Tel est l’ouvrage des Moines, Majesté suprême !
Comment supportez-vous de telles saletés ?

Ainsi opère la religion moderne !
Chrétiens, qu’en dites-vous ? c’est là que va l’argent
Que nous leur donnons pour un Requiem æternam.