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368 L’ALCORAN.  

femme de Pharaon luy a dit; Je te prie de ne pas faire tuer cet enfant, mes yeux ſe rejoüiſſent de le voir, il ſera un jour utile à noſtre ſervice comme noſtre fils ; mais ils ne ſçavoient pas (ce qui leur en devoit arriver ;) le cœur de ſa mere a eſté delivré d’aprehenſion lors qu’elle l’a veu entre les mains de la femme de Pharaon, & peu s’en a fallu quelle n’ait fait cognoiſtre quelle eſtoit ſa mere, nous luy avons fait prendre patience, & a crû en nos promeſſes ; Elle a dit à ſa ſœur de le ſuivre pas à pas, elle le ſuivit de loin ſans faire connoiſtre quelle fut ſa ſœur, ny quelle prit garde à luy. Nous avions auparavant deffendu à Moïſe de ſuccer le laict d’autre nourrice que celuy de ſa mere, la ſœur a dit aux domeſtiques de Pharaon ; Voulez-vous que je vous enſeigne une nourrice & des gens qui le nourriront fidellement ? Nous l’avons fait rendre à ſa mere pour le nourrir, elle a mis fin à ſa triſteſſe quand elle a connu & veu que Dieu eſt veritable en ce qu’il promet, mais la plus grande partie du peuple ne le connoit pas; Lors que Moïſe a eſté aagé de trente à trente trois ans, nous luy avons donné la ſcience & la ſageſſe, je recompenſe ainſi les gens de bien ; Moïſe entrant un jour dans la ville, rencontra deux hommes qui le battoient, l’un eſtoit des enfans d’Iſraël, & l’autre eſtoit Egyptien & de ſes ennemis, ſur qui il ſe jetta & le tua, apres ce il dit, le Diable m’a tanté, il eſt l’ennemy découvert des hommes, Seigneur je t’ay offenſé, pardonne moy, il luy pardonna, il eſt cle-