Page:L’Arioste - Roland furieux, trad. Reynard, 1880, volume 1.djvu/266

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tement. Après avoir trouvé, dans la caverne de la montagne, de la nourriture, une haquenée et des vêtements autant qu’il lui en fallait, elle avait résolu de retourner dans son beau royaume de l’Inde.

Elle aurait voulu volontiers avoir pour escorte Roland ou Sacripant, non pas que l’un lui fût plus cher que l’autre, car elle s’était toujours montrée rebelle à leurs désirs ; mais devant, pour regagner le Levant, passer par tant de villes, de châteaux, elle avait besoin d’un guide, d’une escorte, et elle ne pouvait avoir en d’autres une plus grande confiance.

Elle les chercha longtemps l’un et l’autre, sans en découvrir la moindre trace, tantôt dans les cités, tantôt dans les villas, dans les forêts profondes et sur tous les chemins. Enfin la fortune la pousse vers le palais où Atlante avait réuni dans un étrange enchantement le comte Roland, Ferragus, Sacripant, Roger, Gradasse et tant d’autres ;

Elle y entre, car le magicien ne peut la voir. Elle cherche partout, invisible grâce à son anneau. Elle trouve Roland et Sacripant qui la cherchent vainement dans cette demeure. Elle voit comment, en leur présentant son image, Atlante les trompe l’un et l’autre. Pendant longtemps, elle se demande lequel des deux elle doit prendre pour compagnon, et elle ne sait à quoi se résoudre.

Elle ne sait pas lequel des deux il lui vaudrait le mieux avoir avec elle, du comte Roland ou du fier roi de Circassie. Roland pourra la défendre