Page:L’Arioste - Roland furieux, trad. Reynard, 1880, volume 3.djvu/211

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la terreur de nos soldats et l’honneur de l’Italie.

« Tous deux sont du même sang, tous deux sont nés au même nid. Le premier est fils de ce marquis Alphonse dont vous avez vu le sang rougir la terre, par suite de la trahison du Nègre. Voyez comme à diverses reprises les Français sont chassés d’Italie d’après ses conseils. L’autre, d’un aspect si doux et si joyeux, est seigneur de Guast et s’appelle Alphonse.

« C’est le brave chevalier dont je vous ai parlé quand je vous ai montré l’île d’Ischia, et sur lequel Merlin avait prophétisé de si grandes choses à Pharamond, en lui annonçant qu’il devait naître à l’époque où l’Italie affligée, l’Église et l’Empire auraient le plus besoin d’aide contre les insultes des Barbares.

« Avec son cousin de Pescaire, et l’aide de Prosper Colonna, voyez-le faire payer cher la Bicoque aux Français et aux Suisses. Mais voici que de nouveau les Français se préparent à réparer leurs échecs successifs. Leur roi descend en Lombardie avec une armée, tandis qu’il en envoie une autre pour s’emparer de Naples.

« Mais celle qui fait de nous ce que le vent fait de la poussière aride lorsqu’après l’avoir soulevée dans les airs jusqu’au ciel, il la laisse retomber en un instant sur la terre où il l’a prise, la Fortune fait que le roi croit avoir rassemblé autour de Pavie plus de cent mille hommes. Après les grandes sommes qu’il a dépensées, il ne sait pas si son armée a diminué ou s’est accrue.