Page:L’Arioste - Roland furieux, trad. Reynard, 1880, volume 4.djvu/148

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leur avoir donné naissance que d’avoir produit Virgile qui l’honore tant. La première avait à ses pieds Jacopo Sadoleto et Pietro Bembo.

L’autre était supportée par l’élégant Castiglione et le savant Muzio Arelio. Ces noms, alors inconnus, aujourd’hui si fameux et si dignes de louange, étaient sculptés sur le marbre. Après ces statues, venait celle à qui le ciel doit accorder tant de vertus, qu’elle n’aura pas sa pareille parmi les têtes couronnées, soit dans la bonne, soit dans la mauvaise fortune.

L’inscription d’or la signalait comme étant Lucrèce Bentivoglia ; parmi les éloges qui lui étaient donnés, on disait que le duc de Ferrare se réjouissait et s’enorgueillissait d’être son père. Ses louanges étaient célébrées d’une voix claire et douce par ce Camille, dont le Reno et Felsina écoutent les chants avec autant d’admiration et de stupeur que jadis l’Amphrise en mettait à entendre chanter son berger,

Et par un autre poète, grâce auquel la terre où l’Isaure verse ses eaux douces dans la vaste mer sera plus renommée, depuis le royaume de l’Inde jusqu’à celui des Maures, que la ville de Pesaro, qui reçut son nom de ce que les Romains y pesèrent leur or. Je veux parler de Guido Postumo, à qui Pallas et Phébus ont décerné une double couronne.

La statue de femme qui suivait était Diane. « Ne vous arrêtez pas — disait l’inscription — à son air altier ; car son cœur est aussi sensible que