Page:L’Hypnotisme et les Religions.djvu/66

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quelques-uns honnêtes, se croyaient doués, comme certains magnétiseurs, de propriétés surnaturelles, et qui faisaient de la suggestion, sans le savoir : l’irlandais Greatrakes, le prêtre allemand Gassner, le prince abbé de Hohenlohe, le père Mathew, le paysan toucheur des environs de Saumur, le zouave Jacob, et tant d’autres qui existent partout, dont la notoriété ne dépasse pas la région où ils exercent leur mystérieuse puissance !

» Sobernheim, cité par Charpignon[1], raconte qu’un médecin donnait des soins à un homme atteint d’une paralysie de la langue et que nul traitement n’avait pu guérir. Il voulut essayer un instrument de son invention dont il se promettait un excellent résultat. Avant de procéder à l’opération, il lui introduit dans la bouche un thermomètre de poche. Le malade s’imagine que c’est là l’instrument sauveur ; au bout de quelques minutes, il s’écrie plein de joie qu’il peut remuer librement la langue.

» On trouvera parmi nos observations[2] un fait du même genre. Une jeune fille entrée dans mon

  1. Charpignon, Étude sur la médecine animique et vitaliste.
  2. Le lecteur se souviendra que dans cette longue citation le Dr Bernheim parle d’observations faites par lui-même, et qui constituent la seconde partie de son livre de la suggestion appliquée à la thérapeutique. Nous nous permettons d’en recommander la lecture aux praticiens qui hésitent à recourir à l’hypnotisme, parce qu’ils n’en connaissent que les exhibitions théâtrales, les manifestations extrêmes et les pratiques abusives.