Page:L’Hypnotisme et les Religions.djvu/9

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Dans les Indes, les prêtres-médecins et les thaumaturges font usage de la suggestion mentale, non seulement pour guérir certaines maladies, mais même pour pratiquer sans douleur des opérations chirurgicales très graves, telles que celles des cas d’éléphantiasis, si communs dans ces contrées. À l’aide de certaines cérémonies religieuses, le système nerveux du malade est impressionné de telle sorte qu’il devient insensible à la douleur. Les Arabes s’hypnotisent en balançant leur tête d’avant en arrière, et ils ont alors mille visions du ciel ou de l’enfer. Les faquirs tombent dans le même état en contemplant le nombril de Bouddha ou de Brahma, d’autres en contemplant leur propre nombril ou le bout de leur nez. Ils restent ainsi immobiles pendant des années, abîmés dans leurs visions.

Il paraît qu’il y a une douceur infinie dans cet anéantissement, dans cet isolement de la partie pensante d’avec le monde extérieur, dans cet affranchissement du cerveau des conditions ordinaires de la vie physique. Les uns demandent ces voluptés mystérieuses au hadchish, à l’opium ou à la morphine ; les autres, à la