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mère Havoise et son frère le comte Eudon. Ce sont eux qui relèvent de ses ruines l’illustre abbaye de Saint-Méen de Gaël ; ils achèvent Saint-Gildas de Rhuys ; ils fondent les prieurés de Gahart, de Quiberon (Keberoen); ils enrichissent de leurs libéralités les abbayes de Redon, du Mont-Saint-Michel et de Marmoutiers.

En même temps, et comme par une pieuse émulation, le baron Alfrid de Fougères faisait construire et dotait l’abbaye de Saint-Pierre de Rillé ; Simon de la Roche-Bernard fondait Saint-Gildas-des-Bois ; Alain Canhiart, comte de Cornouailles, érigeait Sainte-Croix de Quimperlé. Les monastères et les prieurés de Sainte-Croix de Josselin, de La Trinité de Fougères et de Combourg, de Sainte-Croix de Vitré, devaient aussi, vers la même époque, aux largesses des seigneurs locaux, leur création ou leur restauration. Enfin, sur les débris d’un antique monastère détruit au xe siècle par les ravageurs normands, les seigneurs de La Guerche rétablissaient à la porte de Rennes, vers le soleil couchant, sur les rives de l’Isle, un prieuré dédié à saint Cyr, qui devint une dépendance de l’abbaye de Saint-Julien de Tours.

Tout cela se passait de 1008 à 1050.

C’est au milieu d’un pareil concours de circonstances favorables que se place la fondation de l’abbaye de Saint-Georges de Rennes.

Avant de détailler le récit de la fondation de notre vieille abbaye bénédictine, il est à propos de jeter un coup d’œil sur l’ensemble du règne d’Alain III et de rappeler les principaux événements contemporains.

A peine le duc Geoffroi avait-il fermé les yeux qu’éclatèrent les troubles inséparables d’une régence de femme entourée de barons remuants, ambitieux et d’humeur guerroyante. Juhaël, frère de Geoffroi, soutenu par Alain Canhiart, comte de Cornouailles, disputa à sa belle-sœur la direction du gouverne-