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XXXI.

CHRISTINE Toustain était religieuse du monastère bénédictin de Chelles ; compagne d’Isabeau Hamon, elle vint avec elle à Saint-Georges et lui succéda dans la dignité d’abbesse, en vertu de la démission et résignation que lui fit en mourant cette première abbesse de la réformation. Nommée au commencement de 1324, et pourvue par le Roi et le Pape, elle eut à soutenir en Cour de Rome ses droits, et contre Marie de Kermeno et contre une nouvelle concurrente, Jehanne Doré, qui, se disant élue par une partie de la communauté, forma appel à Rome le 9 novembre 1524, arguant d’intrusion dans l’abbaye les deux autres prétendantes. Le 28 mars 1523, Christine entra en accommodement avec Marie de Kermeno, lui concédant le prieuré du Feu pour demeure, avec une pension de 300 livres [1].

Le 12 octobre 1324, Jehanne Doré avait abandonné ses prétentions et cédé ses droits en faveur de Mme de Kermeno. Après avoir lutté deux ans contre l’esprit insubordonné d’une partie des religieuses qui n’acceptaient la réforme qu’à contre-cœur, Christine Toustain résigna volontairement sa charge (6 novembre 1526). Des lettres du cardinal-légat de Salviatis (Jean Salviati, cardinal du titre de S. Cosme et S. Damien), du 13 décembre 1527, attestent que Christine avait fait entre les mains du Pape cession volontaire de ses droits à la dignité abbatiale, renonçant à toute contestation et procès, moyennant une pension de 30 ducats d’or.

Nommée grande-prieure de Saint-Georges, elle ne mourut

  1. En 1524, le 1er mars, Christine Toustain obtint pour le prieuré du Feu et les autres possessions de son abbaye des lettres de sauvegarde délivrées par « la reine Loyse, mère du Roi, duchesse d’Angoulmoys, d’Anjouet de Nemour, comtesse du Mayne et de Gyen, regente en France, » etc.