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Vers 1169, c’est le duc Conan IV qui confirme à l’abbaye la pleine et entière jouissance du don déjà ancien de Pleubihan et de Plougasnou, en désavouant toutes les injustices et les violences qu’il avait commises contre le droit des religieuses. Il faut lire cette charte, donnée à Guingamp et solennellement ratifiée en présence de l’évêque de Tréguier, Guillaume, de la comtesse Marguerite, de Constance, sœur de Conan, d’Alain de Rohan et des grands officiers de la Cour ducale.

En 1171, Constance, duchesse de Bretagne, donnait encore h l’abbaye 10 livres de rente sur le droit de passage ou de tonlieu qu’elle prélevait à Rennes.

À ces restitutions et à ces libéralités des princes et des puissants seigneurs s’ajoutaient souvent des dons moins considérables de personnes privées ; ce n’était pas une des sources les moins fructueuses d’augmentation pour le revenu du monastère. Les actes qui contiennent de semblables conventions abondent en détails intéressants sur les modes de transaction entre particuliers, sur la valeur des biens et des denrées, sur les natures de cultures en usage dans le territoire rennais ; ainsi, il ressort d’une foule de titres que la vigne, le froment et le seigle étaient au nombre des cultures principales. Tous les coteaux des environs de Rennes étaient couverts de vignes.

A la fin du xiie siècle (après 1190), Herbert, évêque de Rennes, prête l’autorité de sa juridiction épiscopale pour la ratification d’un accord entre Stéphanie ou Étiennette, abbesse de Saint-Georges, et Raginald Crochon. Un don de vignes fait encore la matière de cet arrangement : on y voit des stipulations relatives à l’amodiation et à l’usage des pressoirs à vin. Raginald soumet sa donation à certaines conditions ; il donne, de plus, deux maisons, et laisse à l’abbaye tous ses biens mobiliers après sa mort. En retour, l’abbesse et son couvent s’engagent à lui reconnaître tout droit de fraternité