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Nord de leur église ; cette portion du bâtiment sacré, agrandie en 1477 en vertu d’un accord entre les paroissiens et l’abbesse Olive de Quélen, conserva, jusqu’à la Révolution de 1789, le nom de « Saint-Pierre en Saint-Georges ; » c’est là que se faisait le service paroissial.

Des le commencement du xiiie siècle, les chevaliers de l’Hôpital ou de Saint-Jean de Jérusalem avaient un établissement à Tinténiac. Deux chartes de 1211 et de 1213 (fonds de Saint-Georges) sont relatives à des stipulations entre l’abbesse Stéphanie et deux grands dignitaires de l’Ordre des Hospitaliers, l’un, frère Guillaume de Villiers, prieur de l’Hôpital en France, l’autre, frère Geoffroi, maître de l’Hôpital de Jérusalem, en France.

L’abbesse, en leur concédant des terres dans son fief, tenait à ce qu’il ne leur fût pas permis d’y élever chapelle ni d’y construire un cimetière au détriment des privilèges de l’abbaye et de ses bénéfices de Tinténiac et de Saint-Domineuc.

Il y avait aussi à Tinténiac, dans le même siècle, une léproserie ou maladrerie dont l’existence est révélée par des transactions passées, en 120G et 1207, entre l’abbaye de Saint-Georges et les Frères de la maison des lépreux de Tinténiac, gouvernée par un prieur.

En 1223, un prêtre, recteur de Tinténiac, passait avec l’abbesse de Saint-Georges une convention assez singulière et qui vaut la peine d’être signalée dans cette revue.

Ce recteur, persona (on appelle encore en Basse-Bretagne les recteurs des paroisses « person »), nommé Guillaume, affermait pour cinq ans à l’abbesse et à sa communauté tous les biens dépendant du bénéfice de la cure de Tinténiac, de la métairie de Chastelain et de la grande chapellenie de Saint-Georges. Le couvent s’engageait à lui payer, pour cette jouissance, trente livres chaque année. Guillaume résignait entre les mains de l’abbesse le prieuré de Tinténiac, libre de