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triste comme un bonnet de nuit quand on n’a pas envie de dormir…


Que cette pauvre bête avait donc de l’esprit !
Oh ! que j’aurais eu peur que quelqu’un ne la prit !
Trop aimable animal comme il savait connaître
La cause du chagrin qui chagrinait son maître.


« … À peine avaient-ils fait un demi-quart de lieue sur la grande route, que tout à coup un énorme et gros serpent, un dragon aussi gros qu’un gros éléphant de la plus grosse taille, sortit de dessous une pierre où il s’était caché et avala en un clin d’œil et comme un grain de sel le chien Constant, compagnon du prince Titi. Celui-ci fut au désespoir…


Ô ciel ! quel coup affreux ! quel malheur accablant !
Pauvre prince Titi ! trop malheureux amant !
Tu perds, trois fois hélas ! cet animal fidèle !…
Pour la triste Mimi quelle triste nouvelle !…
Ah ! si mon cher époux, cet époux si constant,
Si l’aimable Amurat, m’avait fait en partant
Cadeau d’un jeune chien qui fut sur ce rivage
De la fidélité la douce et tendre image,
Un petit épagneul, un carlin, un barbet,
Un joli chien canard, fut-ce même un roquet,
Me rappelant sans cesse un époux trop aimable
Comme il partagerait et ma couche et ma table !
Et si dans mon boudoir paraissait à l’instant
Un énorme dragon, gros comme un éléphant,
S’il voulait m’arracher le chien que j’idolâtre,
Contre cet éléphant j’essaierais de me battre ;