Page:La Bruyère - Œuvres complètes, édition 1872, tome 1.djvu/101

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méthodique des vertus et des vices , en considérant les derniers comme s’écartant des premières en deux sens oppo- sés, en plus et en moins. Il détermine les unes par les autres, et s’attache surtout à tracer les bornes par les- quelles la droite raison sépare les vertus de leurs extrêmes vicieux.

Théophraste a suivi en général la carrière que son maître avoit ouverte, en transformant en science d’observation la morale, qui avant lui étoit, pour ainsi dire, toute en action et en préceptes. Dans cet ouvrage en particulier, il profite souvent des définitions, et même quelquefois des distinctions et des subdivisions de son maître. 11 ne nous présente , à la vérité , qu’une suite de caractères de vices et de ridicules, et en peint beaucoup de nuances qu’Aris- tote passe sous silence : mais il avoit peut-être suivi, pour atteindre le but moral qu’il se proposoit, un plan assez analogue à celui d’Aristote , en rapprochant les tableaux des vices opposés à chaque vertu. La forme actuelle de son livre n’offre, à la vérité, que les traces d’un semblable plan, que l’on trouvera dans le tableau ci-après; mais cette collection de Caractères ne nous a été transmise que par morceaux détachés, trouvés successivement dans différents manuscrits; et nous sommes si peu certains d’en posséder la totalité, que nous ne savons même pas quelle en a été la forme primitive, ou la proportion de la partie qui nous reste à celle qui peut avoir péri avec la plupart des autre) écrits de notre philosophe.

La Peur, chap. XXV. L’Effronterie, chap. VI.
La Superstition, chap. XVI. ............
La Dissimulation intéressée, chap Ier. L’Effronterie causée par l’avarice, chap. IX.
............ L’Habitude de forger des nouvelles, chap. VIII.