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Page:La Bruyère - Œuvres complètes, édition 1872, tome 1.djvu/60

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peine à croire que ce soit pour l’auteur des Caractères qu’on a fait ce couplet :

Quand La Bruyère se présente.
Pourquoi faut-il crier haro ?
Pour faire un nombre de quarante,
Ne falloit-il pas un zéro ?

Cette plaisanterie a été trouvée si bonne, qu’on l’a renouvelée depuis à la réception de plusieurs académiciens.

Que reste-t-il de cette lutte éternelle de la médiocrité contre le génie ? Les épigrammes et les libelles ont bientôt disparu ; les bons ouvrages restent, et la mémoire de leurs auteurs est honorée et bénie par la postérité.

Cette réflexion devroit consoler les hommes supérieurs, dont l’envie s’efforce de flétrir les succès et les travaux ; mais la passion de la gloire, comme toutes les autres, est impatiente de jouir : l’attente est pénible, et il est triste d’avoir besoin d’être consolé.