Ce portrait a été dessiné par M. Auguste Sandoz, d’après Pierre Drevet, et gravé par MM. Meunier et Darodes. La gravure de Pierre Drevet, d’après Saint-Jean, se trouve en tête de la Suite des Caractères de Théophraste et des mœurs de ce siècle, publiée, à la fin de l’année 1699, par la veuve d’Étienne Michallet. (Voyez tome III, 1re partie, p. 176 et 177.)
Au-dessous de la gravure qui accompagne la Suite des Caractères, il n’y a d’autre inscription que celle des vers attribués à Boileau. L’inscription qui a été ajoutée à la gravure de notre Album a été prise d’un autre portrait, et elle contient une double erreur : 1644 pour 1645, et « mort à Paris ››, pour « mort à Versailles ››. (Voyez la Notice biographique.)
Ce portrait est le seul, à notre avis, dont l’authenticité soit très-vraisemblable. Sollicitée de publier l’image de l’auteur des Caractères, Mme Michallet, qui l’avait bien connu, dit avoir choisi, parmi tous « les portraits… de cet homme illustre, » l’un de ceux qui lui ressemblaient « parfaitement, » et l’avoir fait graver « avec tout le soin possible ». Aurait-elle osé, trois années après la mort de la Bruyère, le présenter au public sous des traits qui n’eussent pas été les siens ? L’impression des Caractères apocryphes, qu’elle eut le tort de lui prêter, a soulevé contre leur auteur (non pas contre elle, qui pouvait être, à la rigueur, de bonne foi) la colère et l’indignation de l’abbé de la Bruyère ; mais ni l’abbé ni aucun autre contemporain n’ont protesté contre l’attribution du portrait gravé par Drevet.
