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Page:La Bulle d’or, 1741.djvu/10

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Bulle d’Or.

Jules à une guerre inteſtine l’un contre l’autre ? Dis, Luxure, comment aurois-tu ruiné les Troyens, ſi tu n’avois ſéparé Helene d’avec ſon Mari ? Mais toi, Envie, combien de fois t’es-tu efforcée de ruiner par la diviſion, l’Empire Chrêtien que Dieu a fondé ſur les trois Vertus Théologales, la foi, l’Eſperance & la Charité, comme ſur une ſainte & indiviſible Trinité, vomiſſant le vieux venin de la diſſention parmi les ſept Electeurs, qui ſont les colomnes & les principaux Membres du ſaint Empire, & par l’éclat deſquels le ſaint Empire doit être éclairé, comme par ſept flambeaux, dont la lumière eſt fortifiée par l’union des ſept dons du Saint Eſprit ? C’eſt pourquoi étant obligés, tant à cauſe du devoir que nous impoſe la Dignité Impériale dont nous ſommes revêtus, que pour maintenir nôtre Droit d’Electeur en tant que Roi de Boheme, d’aller au-devant des dangereuſes ſuites que les diviſions & diſſentions pourroient faire naître à l’avenir entre les Electeurs dont nous ſommes du nombres ; Nous, après avoir mûrement déliberé en nôtre Cour & Aſſemblée ſolemnelle de Nuremberg, en préſence de tous les Princes, Electeurs Eccléſiaſtiques & Séculiers, & autres Princes, Comtes, Barons, Seigneurs, Gentils hommes, & Villes, étans aſſis dans le Trône Impérial revêtus des Habits Impériaux, avec les Ornemens en main & la Couronne ſur la tête, par la plénitude de la Puiſſance Impériale, avons fait & publié par cet Edit ferme & irrévocable les Loix ſuivantes, pour cultiver l’union entre les Electeurs, établir une forme d’élection unanime, & fermer tout chemin à cette diviſion déteſtable & aux dangers extrêmes qui la ſuivent. Donné l’an du Seigneur mille trois cens cinquante ſix, indiction neuviéme, le dixiéme Janvier, de nôtre regne le dixiéme, & de nôtre Empire le ſecond.