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Page:La Bulle d’or, 1741.djvu/51

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De la Bulle d’Or.

ſonnes quelconques, même roturiers, pour attenter à la vie des Révérends & Illuſtres Princes Electeurs du St. Empire Romain, tant Eccleſiaſtiques que Séculiers, ou de quelqu’un d’eux, qu’il périſſe par le glaive, & que tous ſes biens ſoient confiſqués comme criminel de leze Majeſté ; car ils ſont partie de nôtre Corps : & en ce rencontre les Loix puniſſent la volonté avec la même ſéverité que le crime même. Et bien qu’il fût juſte que les fils d’un tel parricide mouruſſent d’une pareille mort, parce que l’on en peut appréhender les mêmes exemples, néanmoins par une bonté particuliere, Nous leur donnons la vie : Mais Nous voulons qu’ils ſoient fruſtrés de la ſucceſſion maternelle, ou ayeule, comme auſſi de tous les biens qu’ils pourroient eſperer par droit d’hérédité & de ſucceſſion, ou par teſtament de leurs autres parens & amis ; afin qu’étant toujours pauvres & néceſſiteux, l’infamie de leur père les accompagne toujours ; qu’ils ne puiſſent jamais parvenir à aucun honneur & dignité, même à celles qui ſont conférées par l’Egliſe ; & qu’ils ſoient réduits à telle extrémité, qu’ils languiſſent dans une néceſſité continuelle, & trouvent par ce moyen leur ſoulagement dans la mort, & leur ſuplice dans la vie. Nous voulons auſſi que ceux qui oſeront interceder pour telles ſortes de gens, ſoient notés d’une infamie perpétuelle.

2. Pour ce qui eſt des filles de ces criminels, en quelque nombre qu’elles puiſſent être, Nous ordonnons qu’elles prennent la falcidie, ou la quatriéme partie de la ſucceſſion de leur mere, ſoit qu’elle ait fait teſtament, ou non ; afin qu’elles ayent plutôt une médiocre nourriture de filles, qu’un entier avantage, ou nom d’héritières. Car en effet la Sentence doit être d’autant plus modérée à leur égard, que nous ſommes perſuadés que