a Princesse, dans un palais de roses pures
Sous les murmures et les feuilles, toujours dort.
Elle dit en rêvant des paroles obscures,
Et les oiseaux perdus mordent ses bagues d’or.
Elle n’écoute ni les gouttes dans leurs chûtes
Tinter, au fond des fleurs lointaines, lentement
Ni s’enfuir la douceur pastorale des flûtes
Dont la rumeur antique emplit le bois dormant.
…Ô belle ! suis en paix ta nonchalante idylle
Elle est si tendre l’ombre à ton sommeil tranquille
Qui baigne de parfums tes yeux ensevelis :
Et, songe, bienheureuse, en tes paupières closes
Princesse pâle dont les rêves sont jolis
À l’éternel dormir sous les gestes des Roses !
’ocre éclatant des rocs sur la mer bleue ailée
S’ombre de lilas clair à l’aurore en éveil
Dans le port ébloui d’azur et de soleil
Qui pavane l’orgueil de sa queue ocellée
Le quai monumental de marbres et d’airains
Où s’éloignent des perspectives de colonnes
Accueille les traitants venus des Barcelones
Des Rhodes et des Tyrs par les déserts marins
Entre des zingaris bariolés, des femmes
Passent. Des bateliers bruns dorment sur les rames.
Des nègres heurtent des cages et des ballots
Lourds sur des planches frêles, et jettent leur charge
Aux vaisseaux accroupis les ailes vers le large
Prêts à partir, d’un vol lent, effleureur des flots.