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Page:La Curne - Dictionnaire historique, 1875, Tome 09.djvu/512

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Sourcot. [Surcot : « Li rois sist à table en draps vermauls d’escarlate fourrés d’hermine et en sourcot sans mances. » (Froiss. IV, p. 426.)]

Sourcourir. Se dérober à :

…. Tous amoureux
Sont gouliars, ou temps qui court,
Et que le plus secret d’iceux
Veut bien qu’on dit à la court
Qu’aucune il en tienne court ;
Dont pour certain qu’omme dit à dame
A vérité dire sourcourt
Et ne doit estre creulx d’ame. (A. Chart. p. 708.)

Sourcours. [Attaque, dans Froiss. XIV, p. 142, aux variantes.]

Sourçoyant. Sortant de sa source :

Bien que le lait sourçoyant par la plaine
Iroit blanchir le sein de l’ocean. (Perrin, p. 57.)

Sourcy. Sourcil :

Marcher d’un grave pas, et d’un grave sourcy,
Et d’un grave soubris à chacun faire feste.

Œuv. de Joach. Du Bellay, p. 404.

Sourd. [1o Qui a l’ouïe défectueuse : « Sourd comme un pot. » Les anses d’un pot étaient dites oreilles, mais elles n’entendaient pas.] — « Faire le sourd de l’oreille. » (J. Molinet, p. 123.)

Cesar avant s’entrepasse,
Sourde oreille fist. (Brut, f. 37.)

« Il n’y a point de pire sourd que celui qui ne veut pas entendre. » (Cotgr.) — « Sourd comme un tapis. » (Id.) — [« En aoust les gelines sont sourdes, » la ménagère appelle en vain ses poules quand elles trouvent à manger partout ; au figuré, les gens sont sourds aux conseils qu’ils ne soient sans ressource. (Leroux de Lincy, II, p. 91.)] — « Vous parlez à un sourd. » (Oudin.) — « Frapper comme un sourd. » (Id.) — 2o Peu bruyant : « Toutes fois, à cause de celle jouste, la feste en fut plus sourde, et y eut depuis peu de prouesses monstrées. » (Percef. III, f. 158.) — 3o Qui se fait de nuit : « Sourd guet. » (Fénin, Charles VI, p. 488.) — 4o « Nombre sourd, » nombre dont on ne peut pas faire un carré parfait. (Cotgr.) — 5o « Teincture sourde, » teinture commune qui ne se fait qu’avec des herbes. (Id.) — 6o [« Les tenailles sourdes sont celles qui n’ont pas concavité. » (De Mondev. 36.)

Sourdaue. Source :

En la cort, une fosse avoit,
Qui ot cousté cent mars d’argent,
Grans, et parfont moult durement,
Où il cuidoient faire un puis ;
Mais n’i pooient trouver conduis,
Ne nulle sourdaue par nature. (Ms. 7615, II, f. 130.)

Sourdault, Sourdaude. 1o « L’homme ou la femme qui ne sont du tout sourds, mais entre oyent si on leur parle bas, ou bien oyent si on leur parle haut. » (Monet.) — 2o [Qui fait le sourd, sournois : « Ceste beste (Claude) s’esveilla en sursault (au sujet de Messaline) ; on a souvent pire marché de ces sourdauds endormis. » (Mont. III, p. 151.) — « Telle humeur active lui plaisoit fort (à François 1er) en ses enfans, et aux gentilhommes françois, ne les estimant point s’ils estoient songeards et sourdauts et endormis. » (Brant. III, p. 180.)]

Sourdement. [« (Je désire mourir) quietement et sourdement. » (Montaigne, I, p. 168.)]

Sourdent. [1o Dent plus longue que les autres chez le cheval, surdent : « On lime les dents quand elles poussent oultre les autres et font desplaisir à mascher et à la personne, comme on voit aux sourdents. » (Paré, XV, p. 27.)] — 2o Rancune ; on lit d’une joûte entre Du Guesclin et Blambourc, chevalier anglois : « Les Anglois tenoient à enviz leur convenans, et tous jours y avoit un sourdent, et moult se doubtoit qu’il n’y eust trayson. » (Hist. de Du Guescl. par Mén. p. 38.)

Sourdeour. Sourdaud :

Se bien nous en chiet, bien sera,
Se malement, il nous harra,
Se no sommes ly sourdeour
Qui de cest champ n’aions l’onnour,
Honte et dommage recevron,
Et la haynes Artur aron. (Brut, f. 91.)

Sourdesce-esse. Surdité :

L’oreille aussi pour vous se desbouchoit,
Et la sourdesse en rien ne l’empeschoit. (Jam. p. 303.)

Impaciens de sa vieillesce,
…. Plain est de sourdesce. (Desch. f. 535.)

Sourdine. 1o Epinette dont les cordes touchées par des pièces de bois recouvertes de drap rendaient un son sourd et mystérieux. Au ballet dansé à cheval à Florence, l’an 1608, à l’occasion des noces du prince de Toscane : « On vit huit sirenes avec des fiffres, et des sourdines. » (Le P. Menestr. des Tourn. p. 175.) — 2o « Son de la trompette [ou du tambour] quand il faut marcher à petit bruit. » (Daniel, Mil. fr. liv. VI, p. 533.) — Guillaume de la Taissonière a intitulé un de ses ouvrages : « Sourdine royalle, poème sonnant l’à bouteselle, l’à cheval, et à l’estendart à la noblesse catholique de France, pour le secours de nostre roy tres chrestien Charles IX. » (Du Verdier, Biblioth. p. 510.) — « Faire battre aux champs à la sourdine. » (Mém. de Bassomp. III, p. 406.) — [« Le Lau ayant fait sonner la sourdine perça de sa cavalerie avant jour. » (D’Aub. Hist. II, p. 138.)] — Express. adv. : « De sourdines, » sans bruit, dans Mousk. p. 299. — [« Et puis à jour couchant en trois coups de sourdine aians chassé par rudesse hommes et femmes du village, sortent, et par petits chemins esquivent une lieue. » (D’Aub. Hist. II, p. 448.)]

Sourdit. Susdit : « En prenant vingt de ceux de la dite ville des plus coupables, dont le sourdit, et le seigneur de Duras seroient les premiers, pour en faire justice selon qu’il appartiendroit. » (Mathieu de Coucy, Charles VII, p. 653.)

Sourditte. [Débauchée : « On faisoit d’une proide femme, une femme sourditte, et d’une femme sourditte, une proide femme. » (Hist. de Liège, II, p. 451, an. 1424.)]

Sourdois. Mauvais renom ; Monstrelet, t. III,