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AC — 76 — AC


On a dit, en parlant de l'amour :

... tant enhardis Est, qu'il avance les tardis, Enhardist les acouardis.

Al. Chart. p. 654.

VARIANTES :

ACOUARDI. Al. Char. Poës. p. 654.

ACOARDI. Fabl. MS. de St Germ. p. 245.

Acoulin,

subst. masc. Rigole.

Mot formé du verbe Couler. Froissart, parlant des jeux de son enfance, dit :

Et s'ai souvent fait, s'en un val, D'un ruissot, ou d'un acoulin, Sus deux tieulettes, un moulin.

Froiss. Poës. MSS. p. 85, V°.

Acoup,

subst. masc. et adv. Accident. Sur le champ, tout-à-coup. Promptement.

Ce mot, composé de coup et de la préposition à, signifioit accident au premier sens, coup imprévu.

Lucans nous a redist aillours.... Que graindres paours souvent vient De chose qui onques n'avient, Que de ce qu'on voit avenir : Et por ce, se doit-on tenir, Que on ne crit devant le coup : C'on put crier à tel acoup, Que il est tousjours reprouvé, etc.

Alars de Cambray, Moralités, MS. de Gaignat, fol. 146, V° col. 1.

Ce même substantif, employé comme adverbe, signifioit sur le champ, tout-à-coup.

Tous donques soient par peine méritée Punis acoup.

Clém. Marot, p. 520.

Promptement dans cet autre passage : " Va ton chemin que tu ne te embastes ès mains des malles femmes : mieulx te vauldroit estre en enfer. Va ta voye acop. " (Percef. Vol. VI, fol. 48, R° col. 2.)

VARIANTES :

ACOUP. Alars de Cambray, Moralités, MS. de Gaignat, fol. 146, V° col. 1.

ACOP. Percef. Vol. VI, fol. 48, R° col. 2.

Acouplage,

subst. masc. Accouplement.

Du mot Acouple ci-après. " Tout le mouvement du monde se resout et se rend à cest acouplage de masle et de femelle. " (Sagesse de Charron, p. 132.)

VARIANTES :

ACOUPLAGE. Sagesse de Charron, p. 132.

ACCOUPLAGE. Monet et Oudin, Dict.

Acouple,

subst. masc. et fém. Lien, ligament. Accouplement. Couple.

Ce mot, composé de Couple ci-après et de la préposition a, signifie proprement noeud, lien, en général ce qui accouple ; dans un sens plus particulier, ligament en termes d'Anatomie. " Les acouples de ses nerfs qui les tenoient ensemble. " (Percef. Vol. V, fol. 95, R° col. 1.)

Il s'est pris pour l'Accouplement même. (Oudin, Dict.)

Enfin par extension de ces deux premières acceptions, on l'employoit pour désigner deux choses ou deux personnes accouplées. (Voy. Monet, Dict.) " S'il faut donner quelque relais à l'accouple hermaphroditique, ce n'est point en contemplation du mary, ains plustost de la femme. " (Contes de Cholières, fol. 264, R°.)

VARIANTES :

ACOUPLE. Percef. Vol. V, fol. 95, R° col. 1.

ACCOUPLE. Monet et Oudin, Dict.

Acoupler,

verbe. Lier, joindre. Mettre des entraves.

La signification propre et générale est lier plusieurs choses ensemble, les unir, les joindre. (Voy. COPULER ci-après.) Les Limouzins disent encore acoubler dans se sens. (D. Carpentier, suppl. Gloss. de Du C. au mot Acouplare) ; et ce changement de la lettre P en B, se retrouve dans la prononciation Angevine. Ainsi, il y a peut-être plus de subtilité que de vérité dans la remarque de Le Duchat sur ce passage de Rabelais : " Le poulce et le doigt indice desquelz il accoubla mollement les deux ongles ensemble. " (Rabelais, T. III, p. 108.) " C'est avec dessein, dit-il, que Rabelais adoucit le mot françois accoupler pour marquer que ce fut fort delicatement que Panurge (il devoit dire Nazdecabre) joignit le pouce et le doigt indice. "

Ce même mot, pris plus figurément, signifioit joindre, approcher quelqu'un de près, pour l'attaquer ; " ainsi armez apperceurent le suppliant, le acouplèrent d'un costé et d'autre, et de fait le assailirent. " (Lettres de 1416, citées par D. Carpent. suppl. Gloss. de Du C. au mot Acouplare.)

On a dit aussi s'acoupler avec quelqu'un, se joindre à lui pour l'accompagner. " Ils lui dirent qu'il allast avec eux et qu'il en auroit sa part. Quant il oy ce se accoupla avecques eux. " (Lettres de 1389, citées par D. Carpent. ubi suprà.)

Mettre des entraves à un cheval, c'est proprement lui lier les jambes pour l'empêcher de s'éloigner du lieu où l'on veut qu'il paisse. Ainsi, nous lisons en ce sens : " Acoubla ou empestra sa jument afin qu'elle ne fist ou portast dommage à aucun. " (Lettres de 1478, citées par D. Carpentier, ubi suprà.)

VARIANTES :

ACOUPLER. D. Carpent. suppl. Gloss. de Du C. au mot Acouplare.

ACCOUBLER. Rabelais, T. III, p. 108.

ACOUBLER. D. Carpentier, ubi suprà.

Acouppaudir,

verbe. Faire cocu.

En latin curucare. (Gloss. du P. Labbe.) On a dit coupaut, coup, pour désigner un amant ou un mari, dont la maîtresse ou la femme étoit infidèle. De là le verbe Acouppaudir, Accoupir, pour exprimer l'infidélité de l'une ou de l'autre. " Laquelle femme

(1) morceau.x de tuiles. — (2) tombes.