(Lettre de Ii08, citées par D. Carpent. — Suppl.
Gloss. de Du Gange, au mot Accresentia.)
Acroc, subst. masc. Croc, crochet. Obstacle,
incident. Arrêt, saisie.
Le premier sens est le sens propre. (Oudin, Dict.
Vov. Ciuic ci-après.)
Ùe là ce mot au figuré, pour obstacle, incident.
(Oudin, Dict.l
Enfin, on a étendu cette acception à celle d’arrêt,
saisie. " Celui ijui fait accrocher ou arrcster un
" autre en personne, ou ses biens à tort , comme
« aussi qui s’opposant Ji ïacroc ou arrest, vient à
« succomber par sentence , sera en l’amende de
» trois livres parisis. » (Coût, de Bailleul au Aouv.
Coût. gén. T. L p. 980, col. 1.)
ACROC. Coût, de BaiUeul, au Nouv. Coût. gén. T. I, p. 080.
Accroc. Oudin. Dict.
Acroclie, siihst. [cm. Croc, crochet. Accroc,
ob.stacie. incident.
.Moiiel délinil ce mot au premier sens: « Croc
■■ fiché à la paroy pour i pandre des uslansiles. »
Le même qu’acrw ci-dessus. « Armez et de mains
•’ et d’accrochés. » (Poës. de R. Belleau, T. I, p. 23.
— Voy. Crocuk ci-après.J
On s’en servoil aussi figurément pour obstacle,
incident, embarras. « Pourvoir à une accroche que
« les négocialcurs de la paix de Vervins y avoient
« laissée nonchalamment. « (Mém. de Sully, iibi
suprà.) Nous disons encore accroc et même accro-
che, en ce sens; mais le dernier est du style fami-
lier. (Voy. Dict. de l’Acad. fr.)
V.MIIANTF.S :
ACROCHE. Jeann. Négoc. T. II, p. [Kl
Accroche. Mém. de Sully, T. IX, Ep. p. 14.
Acrochenient, sulmt. masc. L’action d’accro-
cher. Incident.
Sur le premier sens. (Voy. Cotg. et Oudin , Dict.)
Ce mot a signifié incident, délai, en termes
de {>rocédure. (Cotgr. Dict. — Voy. Acbiociie et Acnoc
ci-dessus.)
VARIAMES :
ACROCHEMENT. Du Cangp. Gloss. Lat. au mot .ihetliim.
AccRociiEMENT. Oudin cl Cotgr. Dict.
Acrochor, verbe. Faire obstacle, embarrasser.
Arrêter’, saisir.
Du verbe Chociikii ci-api es Ce mot subsiste sous
la première orlho;;raphe, et s’emploie encore quel-
quefois dans les mêmes acceptions; mais nos an-
ciens Auteurs en faisoient un usage beaucoup plus
étendu.
« Dans le premier sens, ils di.soient : •> Se voslre
« aversaire veaut prover contre vous par privilège,
« soies gailans (1) soutillement de noter les points
« don privilège; savoir se vous, par aucun point,
« pories voslre aversaire a<;;’0(;/(it’/' à faire faillir à
« sa preuve, et s’il y a aucun point à quoi vous le
» puissiez acrochier, si le faites defaciant (2) sa
« preuve. » (Assises de Jérusalem, p. 56.)
Ce mot a aussi signifié arrêter, saisir : « Celui
« qui fait accrac/u’cr ou arrester un autre en per-
« sonne, ou ses biens Ji tort... sera en l’amende de
« trois livres parisis. » (Coût, de Dailleul, au Nouv.
Coût. gén. T. L p. 980, col. 4.)
VARIANTES :
ACROCHER. Assis, de Jérus. p. 28.
Accrocher. Coût, de BaiUeul, au Nouv. Coût. sin. T. I,
p. m), col. 1.
AcROcniER. Assis, de Jérus. p. 56.
AcnociER. Fabl. MS. du R. n° 7989, fol. 5’2, V» col. 1.
Acroirc, verbe. Croire. Rehkher sur parole.
Prêter, donner à crédit. Emprunter. Avoir crédit.
Le sens propre de ce mol est croire à quekiue
chose ou à quelqu’un, croire avec idée de rapport.
(Voy. CiioiRE ci-après.) " Tout le meilleur et le plus
« fort veulx acroire ; croyez donc, dist la dame. »
(l’ercef. Vol. IV. fol. lil , 11" col. 2.) « Il me fist
« acroire menzonge. » (S’ Bern. Serm. fr. mss. p. 7.)
De lu l’expression s’en faire accroire: elle est
très-ancienne dans notre langue ; on l’employoit
en bonne part pour exprimer l’empire et l’autorité
(|ue les bienfaits, les talens supérieurs ou la pru-
dence nous donnent sur l’esprit des autres.
Athis respont ; bien vous en croi.
Si grant chose avez fait por moi ;
Que vous en faites bien acroire,
Vostre parole est saine et voire.
Atliis, MS. fol. IG, R- col. 2.
Brantôme a dit, en parlant de Catherine de Médi-
cis : « Quelle brave Reine, et de quelle audace elle
« s’en faisoit accroire ! " (Cap. fr. T. IV, p. 270.)
« Le Roy s’en fuisoil estrangement l»ien accroire
" sur l’observation de ses loix. « (Brant. sur les
duels, p. 170.)
Nous disons encore s’en faire accroire, pour
avoir trop bonne opinion de soi ; cette expression
s’empioyoit autrefois dans un sens à peu près sem-
blable pour ne s’en rapporter qu’ù soi , par excès
de conliance: >• Comme M. de Tavanes voulut pas-
" ser ; M. de Barbesieux ne le vouloit permettre,
" luy disant qu’il ne seroil pas de la partie; et là
« il y eust de la colère d’un côté et d’autre; mais
« quoiiiu’il fist, il s’en fit accroire et passa le guis-
>’ cbet. » (Mém. de Montluc, p. 73.) C’est-à-dire, il
en lit à sa tête, etc.
Par extension du premier sens, on àsol accroire
un prisiinnier, pour le relâcher, en ci’oyant à sa
parole. « Il m’a prié (jue je le veulsisse acroire
« jus(iues à trois semaines, et jel’aiacj’^?!/. >■ (Frois-
sart. Vol. m, p. 3<)0.)
De même .Accroire a signifié donner à crédit,
prêter sur la parole de l’emprunteur. (Voy. Acréer
ci-dessus.)
Or regnie-je bieu, si i’accrois
De l’année Drap.
Farce do Palhclin, p. 57.
(I) prenez-garde. — i2; manquant.
Page:La Curne - Dictionnaire historique - 1875 - Tome 01.djvu/108
Apparence
Cette page n’a pas encore été corrigée
AC — 84 — AC