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On disoit proverbialement, comme aujourd’hui enci>re : ■’ Un ndvcrtfi en vaut deux. » ;sauesse de Cliarron, p. 330. — Brant. D" gai. T. I, p. i’ii: Advest, siibst. masc. Investiture. Signification figurée, née de l’acception propre du vei-be .Viivkstiii ci-après. (Voy. AnvESTunE.) ■< Justice funsière.... ne comprend cognoissance, « fors des ailvi’sts et desavests des terres. » (Bou- teill. Som. Rur. tit. 22, p. 11."».) Aiivest signifie la même chose que vest, vestnre, ailheritance, adhé- ritemciit. etc. (Voy. Laur. (lloss. du Dr. fr. — Borel, Cotgrave. Monet et Corneille, l»ict.; - De la forme « de saisine et dessaisine ([ue Bouteiller et autres « anciens praticiens appellent vest ou advest et " devest. n’est besoingd’cn traicter... parce qu’elle « n’est plus ù présent en usage, les Notaires par « style mettaus aux contracls la dessaisine que l’ait " le vendeur et le consentement d’ensaisiner l’a- <’ chepleur par le Seigneur. ■. [Gr. Coutum. de Fr. Liv. II, p. 173, note.) Quant au droit de lods et ventes dû au Seigneur pour Vadvcst, Vinvcstitiirc d’un héritage dans sa mouvance, Bouteiller décide " que si le vest et devest n’est faicl actuellement •< devant le Seigneur, ains auparavant les parties « se repentent et défont leur marché, audict cas il « ne peut demander aucun droict ne profict, à « cause de sa seigneurie. » (Cr. Coutum. de Fr. ubi siiprà. — Vov. Bouteiller, Som. Bur. tit. 72, p. 425-428.) Advesti, participe. Couvert. Fourni. Voy. Advestir ci-après, dans le sens de vOtir, revêtir. C’est par extension de l’acception propre qu’on a dit, terres aveslies de bled, etc. ou tout simplement terres advesties, pour désigner des terres couvertes de blé, etc. des terres non dé- pouillées. (Voy. Advesti;he ci-après.) » Ont cous- << tume les Seigneurs de prendre amende de chinc(] B sols parisis sur ceux et celles qui... laissent « paistre leurs bestes en dommage d’autruy, soit « prez, gardins ou terres labourables a’vesties « de blé, ou mars. » (Nouv. Coût. gén. T. I, p. 405, col. 1.) « Que nul ne puist faire.... nouveau chemin « sur héritage d’aulruy.... en temps qu’ils soient « querijuiés :l) et advêstis de biens. » (Coût. gén. T. 1, p. 833.) « Si terres y a advesties au jour du « Irespas dudit Eves(iue, qui ne soient à ferme, « sçachez que tout compète au Roy, si ainsi « n’estoit que au jour du trespas fussent les vari- " sons (2) et advesture couppccs et abatues. >■ (Bou- teill. Som. Rur. Liv. II, tit. I, p. Gâ5.) Nous lisons dans un sens plus figuré encore: « fist plainte à loy, Cour ndvestie d’hommes de ■■ fief, tant que pour suffire à loy et à ce faire. » (Bouteill. Som. Rur. fit. 100, p. .571.) « Nostre... •• grand Bailly aura regard à ce que aux jours de « plaids, noslre... autre Cour soit advei-tie (corr. « adveslie; de nos hommes féodaux.... en nombre « compétent. <• (Coût. gén. T. I, p. 780.) VARIANTES : .DVESTI. Cout. gén. T. I, p. 833. AnvKiiTi (corr. .devesli.) Id. ibid. p. 780. AvESTi. Nouv. Cout. gén. T. I, p. wô, col. 2. Advestir, verbe. Vêtir, revêtir. Investir. Le premier sens est le sens propre. (Voy. Colgr. Dlct. et Advestcre ci -après.) Au figuré, ce verbe a signifié investir, donner à ([uelqu’un le titre d’un fief, l’en revêtir, comme nous disons encore en parlant d’une charge, d’un béni’fice, le mettre en possession d’un fief ou autre bérilage. (Voy. Cotgr. Dict.) Il faut lire .iî’/csh’ powr avierti [S) dans les vers suivans : .... France icrt donc si deceue, Et si dpsierte et si pierdue, Dés icel tans que sor; demaine Loeys li fins Carlemaine A ses un fius avicrti ; Quant sa tière leur départi. Ph. llousk, MS. p. 33t. De là, l’expression héritage advesti. pour dési- gner un héritage dont on a donné l’investiture. « En cas où l’on seroit obligé sous seel royal.... ’< peut on obliger son héritage sans le sceu du « Seigneur de (|ui il est tenu, puistiue les lettres « en .sont faictes; et parcelles lettres le vendroit- » on, ou feroit vendre le .Juge royal vers (m on " s’en trairoit; mais le Seigneur moyen en seroit " servy de ses droicts, et seroit l’héritage advesti << et desavesti par lui à la commission du Juge « royal. » (Bouteill. Som. Rur. lit. 25, p. 137. — Voy. Advestihe ci-après.) variantes : AnVESTIR. Cotgr. Dict. AviEUTUi (lisez Advieslir). Ph. Mousk. MS. p. 334. Advesture, siibst. masc. Vêtement. Récolte sur pied. Investitui’e. Sur le premier sens, qui est le sens propre, voyez Cotgr. Dict. De là, ce mol employé figurément pour désigner les fruits qui couvrent, qui revêtent la terre, les fruits pendaus par les racines, une récolte sur pied. fVoy. Laur. Closs. du Dr. fr. au mot Advest. « Bleds vers et autres advestiires jusques au my- « may sont repule/. héritages, et après son reputez " catbeux. » (Cout. ç;i}n. T. I, p. 7GI. — Voy. Advesti ci-dessus.) « Si le fief estoit si petit ([u’il ne " vaulsist mie soixante sols tournois par an, ou « autre fief qui ne vaulsist son relief, sçachez que " le Seigneur doit avoir la meilleure advesture <• du fief... (u dedans trois ans y viendra. » (Bou- teill. Som. Rur. tit. 84, p. 493.) Dans ce dernier l)assage le mot Advesture est employé pour dési- gner cette récolte comme devant être enlevée ; ce (1) chargés. — (2) champ garni de ses fruits; voir Du Cange à Varactum. (n. e.) — (3) Il faut avicrti pour la rime ; ce mot donne d’ailleurs un sens sufnsant : il détourna {avertit), il transmit, (n. e.)