Page:La Curne - Dictionnaire historique - 1875 - Tome 01.djvu/56

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
AB — 32 — AB


ABSOLS. (Plur.) Ordon. T. II, p. 399.

ABSOULS. Ger. de Rouss. MS. p. 204.

ASOUS. Contin. de G. de Tyr, Martène, T. V, col. 700.

ASOZ. Fabl. MS. du R. n° 7615, T. I, fol. 72, V° col. 2.

ASSAUS. Fabl. MS. du R. n° 7218, fol. 106, V° col. 2.

ASSOS. Hist. de Fr. en vers, à la suite du Rom. de Fauvel, MS. du R. n° 6812, fol. 172, R° col. 1.

ASSOUBZ. Modus et Racio, MS. fol. 162, V°.

ASSOUS. Ordon. T. I, p. 211.

ASSOUTH. Tenures de Littleton, fol. 77, V°.

ASSOUTS. G. Guiart, MS. fol. 209, R°.

Absolte

subst. fém. Absoute, absolution.

Mais quand l'absoulte est la pensée De cuer, et par confession, Sa coulpe est en rémission.

Eust. des Ch. Poës. MSS. fol. 534, col. 3.

(Voy. ABSOLUTION ci-après.)

VARIANTES :

ABSOLTE. Oudin, Dict. — Borel, Dict.

ABSOULTE. Eust. des Ch. Poës. MSS. fol. 534, col. 3.

ABSOUTE. Oeuvr. de Baïf. fol. 72, R°.

ASSAUTE, ASSOULTE. Vergier d'honn. p. 133.

Absolu

partic. et adj. Absous. Décisif.

Ce mot, formé du latin Absolutus, s'est employé pour absous.

Je voi ci que la mort m'atrape : J'ai tant taillié et tant tolu, James n'en serai absolu.

Hist. de Fr. en vers, à la suite du Rom. de Fauvel, MS. du R. n° 6812, fol. 86, V° col. 2.

De là l'expression, Jeudi-absolu, pour le Jeudisaint, parce qu'autrefois dans l'Eglise d'Occident, c'étoit en ce jour qu'on absolvoit les pénitens publics. Comme dans les Eglises d'Orient, même dans quelques-unes d'Occident, on absolvoit le Vendredisaint, ce jour a aussi été nommé le Vendredi-absolu. (Voy du Cange, Gloss. Lat. au mot Absolutionis dies ; et Garasse, Rech. des Rech. p. 54.)

On est absous par la décision d'un Juge ; d'où l'on a pu dire " à toutes vos raisons feray responses absolues (réponses décisives.) " (Voy. Modus et Racio, MS. fol. 239, V°.)

Nous employons encore ce mot au même sens, dans quelques expressions ; et nous disons Volonté absolue. Autrefois on écrivoit absolute au féminin. " On peut desirer le bien d'autrui, ou une chose illicite, par volonté non absolute. " (Voy. Triomph. de la Noble-Dame, fol. 194.)

Absolutement

adv. Absolument.

En latin absolutè. " Disant absolutement qu'ils vouloient avoir certaines personnes. " (Monstr. Vol. I, fol. 179. — Voy. Fabri. Art de Rhétoriq. liv. I, fol. 146, V°.)

Absolution

subst. fém. Indulgence.

Ce mot subsiste, mais il n'est plus d'usage pour signifier ce qu'on nomme communément Indulgences. Chartier, parlant de la mort d'Agnès Sorel, dit qu' " elle requit audit Maistre Denis Augustin son Confesseur, qu'il la voulust absoudre de peine et de coulpe par vertu d'une absolution qui lors estoit à Loches. " (Hist. de Charles VII, page 192.)

On disoit en termes de Barreau, Absolution à cautèle, pour Suspension d'excommunication, à la charge de se représenter. (Voy. Du Cange, Gloss. Lat. au mot Absolutio ad cautelam.)

Absolutoire

adj. Qui absout.

(Voy. Cotgr. et Oudin, Dict.) On dit aujourd'hui Bref absolutoire, au lieu de Lettre absolutoire. (Cotgr. Dict.)

Absolutrice

adj. fém. Qui absout.

Sentence absolutrice. (Procès de Jacques Coeur, MS. p. 17.)

Absorbir

verbe. Absorber, engloutir. Anéantir, détruire.

Ce mot, employé au premier sens dans les Serm. de St Bern., répond au verbe latin absorbere.

Maint assorbist l'eaue, et affonde, Maint sont hors reboutés par l'onde, Et ses flots maints en assorbissent.

Rom. de la Rose, vers 6299-6301.

Par extension du sens propre, absorbir signifioit anéantir, détruire. On lit au sujet d'un Committimus accordé sur un faux exposé, " que le cas est à répéter par le Juge ordinaire ; et à luy en doit estre renduë la cognoissance... car par le droict escrit, nul ne absorbist le droict d'autre, etc. " (Bouteill. Som. Rur. p. 368.)

VARIANTES :

ABSORBIR. S. Bern. Serm. fr. MSS. p. 74.

ABSORBOYER. Eust. des Ch. Poës. MSS. fol. 276, col. 1.

ASSORBER. Borel, Dict. — Gloss. du P. Labbe.

ASSORBIR. Id. ibid. p. 70. — Rom. de la Rose, vers 6301.

Abstenir

verbe. Abstenir. Gêner. Borner.

Ce mot subsiste sous l'orthographe abstenir, en latin Abstinere. (St Bern. Serm. ubi suprà.) L'on disoit autrefois au premier sens, qui est le sens propre.

Trois fois se pasme de foleur Ne se puet atenir de plour.

Athis, MS. fol. 6, V° col. 1.

De là, l'acception plus générale du verbe abstenir, employé absolument avec ou sans le pronom réfléchi, dans le sens de gêner.

Je ne vous veux point abstenir.

Blason des Faulces amours, p. 231.

" On a matière de s'abstiner et vivre sobrement. " (Triomph. de la Noble-Dame, fol. 44.)

Enfin de la signification d'abstenir, gêner, naît celle de borner. L'on disoit en ce sens, " s'abstenir à du pain, " pour se borner, s'en tenir au pain pour toute nourriture. (Contred. de Songe-creux, fol. 36, R°).

VARIANTES :

ABSTENIR. S. Bern. Serm. fr. MSS. p. 303, etc.

ABSTINER. D. Duplessis, Hist. de Meaux, T. II, p. 67, tit. de 1180.

ATENIR. Athis, MS. fol. 6, V° col. 1.