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ACOUVATER. S. Bern. Serm. fr. MSS, p. 272.

ACOUVETER. Gobin de Rains, Anc. Poët. fr. MSS. avant 1300, T. II, p. 722.

ACOUVOITER. Geofr. de Paris, à la suite du Rom. de Fauv. MS. du R. n° 6812, fol. 49, R° col. 2.

Accrier,

verbe. Appeller.

C'est proprement crier après quelqu'un. On disoit aussi en ce même sens, s'accrier. " Si celuy qui est trouvé en dommage s'enfuit avant que le Sergeant ou propriétaire aye peu prendre gage, et que le Sergeant ou propriétaire s'accrie, sans que le fugitif se présente pour donner gage, il sera tenu pour suffisament convaincu d'avoir fait dommage. " (Cout. de Luxembourg, au nouv. Cout. gén. T. II. p. 351, col. 2. - Voy. CRIER ci-après.)

CONJUG.

Acri, indic. prés. Appelle (Villehardouin, p. 201.)

VARIANTES :

ACCRIER. Nouv. Cout. gén. T. II, p. 351, col. 2.

ACRIER. Villehard. p. 201.

Accroiser,

verbe. Terme de chasse.

Accroiser des levriers, probablement les faire croiser l'un sur l'autre. On a dit de la Champagne, entre Troyes et Châlons :

Pour deduits de levrier avoir, N'est au monde plus belle place, Aux autres pas ne desplace ; Ne gens qui mieulx saichent garder Leur levrier, ne mieulx accroiser.

Gace de la Bigne, des Ded. MS. fol. 112, R°.

Au reste, comme nous ne trouvons point d'autres exemples de cette expression, on pourroit croire qu'accroiser est une faute, et qu'on doit lire accoiser les lévriers, les appaiser, calmer leur impatience. (Voy. ACCOISER ci-dessus.)

Accroissance,

subst. fém. Accroissement. Elévation, rang, dignité.

Le premier sens est le sens propre :

Sa honte fut de ma gloire accroissance.

J. Marot, p. 36.

De là, au figuré le mot Accroissance s'est dit, pour élévation, rang, dignité :

Mais Dames sont d'autre façon ; Vient d'elles la grant habondance De tous les biens dont on s'esjoye Et n'est honneur, bien, n'accroissance Que leur haulte bonté n'envoye.

Poës. d'Al. Chartier, p. 752.

Accroissément,

adv. Par augmentation.

En latin Auctim. (Gloss. de Labbe, p. 490.)

Accroisseur,

subst. masc. Enchérisseur.

En latin Auctor. (Gloss. de Labbe. - Voy. aussi Glossar. Gall. Lat. ex cod. reg. cité par D. Carpent. ubi suprà.) Qui accroît, qui augmente, qui enchérit. (Voy. ACREUSE ci-après.)

VARIANTES :

ACCROISSEUR. Gloss. de Labbe, p. 490.

ACROISSEUX. D. Carp. suppl. Gloss. de Du C. au mot Accrescentia.

Accroist,

subst. masc. Accroissement. Intérêt, profit.

On a dit autrefois, en parlant du progrès que la débauche avoit fait dans l'état ecclésiastique :

En maintz tormentz fait son accrest ; Carmes, Augustins, Cordeliers Ont pour elle Corps desliez.

Hist. du Th. fr. T. II, p. 219.

(Voy. ACCROISSANCE ci-dessus.)

De là, l'acception particulière d'Acroys, pour intérêts, profit croissant de l'argent qu'on a prêté : " Usuriers veulent compter deux ou troys fois l'an pour avoir leurs acroys. " (Doctrin. de Sapience, fol. 27, R°.)

VARIANTES :

ACCROIST. Cretin, p. 133.

ACCREST. Hist. du Th. fr. T. II, p. 219.

ACROYS. (Plur.) Doctrin. de Sapience, fol. 27, R°.

Accroistre,

verbe. Élever.

Ce mot subsiste dans la signification propre et générale, rendre plus grand ; mais on ne diroit plus dans un sens spécial et figuré :

Qui trop s'abaisse, on dit que Dieu l'acroult.

Molinet, p. 141.

On trouvera dans les variations d'orthographe du verbe CROISTRE ci-après, l'origine des anomalies du verbe composé accroistre.

CONJUG.

Accreist, indic. prés. Accroît. (Marbodus de Gem. art. 25, col. 1660.)

Accressont, indic. prés. Accroissent. (Perard, Hist. de Bourg. p. 473. tit. de 1252.)

Acraissent, indic. prés. Accroissent ; en latin Augmentantur. (St Bern. Serm. fr. MS. p. 88.)

Acrast, indic. prés. Accroît ; en latin Addit. (St Bern. Serm. fr. MS. p. 73.)

Acriurent, préter. Accrurent. (Phil. Mousk. MS. page 244.)

Acroult, indic. prés. Accroit, élève. (Molinet, page 141.)

Acrout, indic. prés. Accroît. (Eust. des Ch. Poës. MSS. fol. 557, col. 1.)

Accroué,

part. Courbé, accroupi.

Ce participe, formé du latin Accurvatus, signifie proprement courbé. " Retournant à la beuverie aperceusmes un vieil Evesgaut à teste verde, lequel estoit accroué, accompaigné d'ung soufflegan, etc " (Rab. T. V, p. 36.)

Le Duchat, qui donne à ce mot l'etymologie que nous venons de marquer, l'explique dans le sens d'accroupi, en cet autre endroit : " Nous mena....

(1) n’en déplaise.