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vissance est la dernière des douze Dames. Elle entre dans le détail de ses qualités, et finit en disant que c'est elle qui couronne les travaux des hommes illustres :

J'en fais exalter la personne, Voler son euvre jusqu'au trosne : Et gloire plus que d'eau en Rhosne Luy baille en bouche des meilleurs.

Colloque des 12 Dames, MS. du R. n° 1490.

(Voy. CHEVISSANCE ci-après.)

Achicoupeur,

subst. masc.

On lit Achicoupeur de bources, pour archicoupeur de bourses, maître fripon. (Contes d'Eutrap. p. 326. - Voy. ci-après Coupeur de pendans sous le mot COUPEUR.)

Achier,

subst. masc.

Ce mot dans l'ancienne Coutume d'Anjou et du Maine, non imprimée, signifie le lieu où sont les ruches des abeilles. On lit dans les Éditions, Archier ; mais c'est une faute. Achier vient du latin Apiarium. (Dict. étym. de Ménage. - Voy. aussi Dict. univ.)

Laurière se trompe lorsqu'il interprète ce mot dans le sens de ruche. (Voy. Ord. T. I, p. 242, note sur le chapitre 165 des Établissemens de St Louis.) Dans cette même note, il observe qu'acès et auciès sont des variations d'orthographe du mot Achier. En effet, leur signification est la même : " Se aucun a es et elles s'enfuient de son acès. " (MS. de Baluze, cité ibid.)

VARIANTES :

ACHIER. Anc. Cout. d'Anjou, ch. 159.

ACÈS. Ord. T. I, p. 242. Notes.

AUCIÈS. Ibid.

Achilles,

subst. masc.

Le nom célèbre de l'invincible Achille, a été employé au figuré, pour désigner les choses auxquelles on ne pouvoit résister. De là dans les Ecoles, on appeloit Achille, tout argument dirimant : au Barreau, on a donné le même nom au moyen décisif d'un procès. (Voy. Oudin et Cotgr. Dict. - Bourgoing, de Orig. voc. vulg. et Le Duchat sur Rabelais.) De là, encore cette façon de parler : " Faire son Achille de quelqu'un, ou de quelque chose ", s'en faire un défenseur ; nous dirions s'en faire un bouclier. (Cout. gén. T. I, p. 938. - Apol. pour Hérod. et Aresta amorum, p. 412.)

Achommer,

verbe. Chômer.

Rester oisif, proprement s'abstenir du travail, comme aux jours de fêtes. (Voy. Cotgr. Dict.) On lit dans les Contes d'Eutrapel, s'achommer, pour se tenir oisif : " Se retira disant ne se pouvoir achommer davantage. " (Contes d'Eutrap. p. 480. - Voy. CHOMER ci-après.)

Achopail,

subst. masc. Achoppement.

Sujet de chute :

Un achopail et abussal A gent de pié et de cheval

Guignevil, in Peregr. hum. gen. MS. cité par D. Carp. suppl.

Gloss. de Du C. au mot Boutare.

(Voy. ACHOPEMENT ci-dessous.)

Achopement,

subst. masc.

Ce mot est d'usage dans cette expression, " pierre d'achopement. " C'est ainsi que le Cardinal d'Ossat appeloit le point de l'absolution de Henri IV. (Hist. de Thou, trad. T. II, liv. CXIII, p. 476, année 1595 ;) et c'est peut-être ce qui a introduit dans notre langue l'usage familier de cette expression. (Voy. CHOPEMENT ci-après.)

Achoper,

verbe. Broncher. Surseoir, interrompre, arrêter.

On dit encore chopper au premier sens, pour faire un faux pas en heurtant du pied contre quelque chose ; mais ce mot vieillit. Autrefois on écrivoit Achoper. (Oudin et Cotgr. Dict.) On écrivoit aussi Achouper, Assoper, Assouper, Eschoper, etc. " Il se assopa à aucune chose en la rue, et chut en un fangaz. " (Chart. de 1383, citée par D. Carpentier, suppl. Gloss. de Du C. au mot assopire.) Il cite aussi le passage suiv. tiré d'une Charte de 1399 : " Pour l'eschoison d'un treffouel qu'il trouva, où il eschopa, il chey à terre. " Dans un passage cité au même endroit et tiré d'une Charte de 1474, on lit : " Le suppliant poussa.... icelui.... tant qu'il le fist açauter ou cheoir sur la haye. " Carpentier regarde le mot Açauter , comme une variation d'orthographe du verbe Assoper ou Achoper. Mais nous conjecturons qu'il faudroit lire Acauter ou Acanter, appuyer sur quelque chose, se renverser dessus. Il est aisé de confondre l'u et l'n dans les MSS. et l'on sait qu'au milieu du XIIIe siècle on n'employoit point de cédille sous le c.

On disoit au figuré Achoper, Açouper, pour interrompre :

Si nous aloit si açoupant Et destourbant de nostre affaire, Ne li poions nul mal faire.

D. Carp. suppl. Gloss. Du C. au verbe Assopire, d'après le MS. intit. Mirac. B. M.

On faisoit usage de ce verbe au passif : " La poursuite de cette affaire est demeurée achopée et interrompue. " (Préambule de la Cout. de Haynault, au Nouv. Cout. gén. T. II, p. 41. - Voy. une Ord. de 1453, et l'anc. Cout. de Normandie en vers MSS. fol. 2, V°.)

VARIANTES :

ACHOPER. Oudin et Cotgr. Dict.

ACHOUPER. Vies des SS. MS. de Sorbon. Chap. LXI, col. 21.

AÇOPER, ACOUPER, ASOUPER, ASOUPPER, ASSOPER, ASSOUPER, ESCHOPER. D. Carp. suppl. Du Cange, Gloss. verbe Assopire.

Achou,

subst. masc. Petite hache.

Ce mot est encore d'usage en ce sens, dans l'Auvergne, sous les deux orthographes achou et aichou. (Du C. Gloss. Lat. au mot Angones.) En Lan-

(1) abeilles. — (2) c’est assauter éciit par ç.