Page:La Farce de Maître Pathelin, traduction Fournier, 1872.djvu/66

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Le Drappier.

Soubz mon aisselle. Ne vous chaille :
Il vaut mieulx, pour le plus honneste,
Que je le porte.

Pathelin.

Que je le porte.Male feste
M’envoye la saincte Magdaleine,
Se vous en prenez jà la paine !
C’est très-bien dit : dessoubz l’aisselle.
Cecy me fera une belle
Bosse !… Ha ! C’est très-bien allé !
Il y aura beu et gallé
Chez moy, ains que vous en saillez.

Le Drappier.

Je vous prie que vous me baillez
Mon argent, dès que j’y seray ?

Pathelin.

Feray. Et, par bieu, non feray,
Que n’ayez prins vostre repas
Très-bien : et si ne voudroye pas
Avoir sur moy dequoy payer.
Au moins, viendrez-vous essayer
Quel vin je boy. Vostre feu pere,
En passant, huchoit bien : Compere !
Ou Que dis-tu ? ou Que fais-tu ?
Mais vous ne prisez un festu,
Entre vous riches, povres hommes !