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MÉMOIRES


DE LA COUR DE FRANCE,


POUR LES ANNÉES 1688 ET 1689.





La France était dans une tranquillité parfaite ; l’on n’y connaissait plus d’autres armes que les instruments nécessaires pour remuer les terres et pour bâtir : on employait les troupes à ces usages, non-seulement avec l’intention des anciens Romains, qui n’était que de les tirer d’une oisiveté aussi mauvaise pour elles que le serait l’excès du travail ; mais le but était aussi de faire aller la rivière d’Eure contre son gré, pour rendre les fontaines de Versailles continuelles : on employait les troupes à ce prodigieux dessein, pour avancer de quelques années les plaisirs du roi ; et on le faisait avec moins de dépenses et moins de temps que l’on n’eût osé l’espérer.

La quantité de maladies que cause toujours le remuement des terres, mettait les troupes, qui étaient campées à Maintenon, où était le fort du travail, hors d’état d’aucun service ; mais cet inconvénient ne paraissait digne d’aucune attention, dans le sein de la tranquillité dont on jouissait. La trêve était faite pour vingt ans avec toute l’Europe. Les Impériaux, quoique