Page:La Fayette, Tencin, Fontaines - Œuvres complètes, Lepetit, 1820, tome 2.djvu/290

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chanoines. On fut, après la mort de l’électeur, un temps assez considérable sans procéder à l’élection ; mais pourtant, selon l’usage ordinaire, l’évêque de Munster et celui d’Hildesheim furent nommés, sans qu’il fût question de M. de Furstemherg : aussi ne s’était-on donné, du côté de la cour, qu’un médiocre mouvement pour lui faire remplir ces deux places. Il n’en était pas de même de celle de Cologne : on y avait envoyé le baron d’Asfeld, homme de beaucoup d’esprit, que M. de Louvois emploie souvent dans des négociations ; on fit avancer des troupes sur les frontières ; on envoya de l’argent dans l’archevêché de Cologne, pour distribuer aux chanoines et à des prêtres qui sont au-dessous des chanoines, et qui ont une voix élective, mais qui ne peuvent jamais être élus. L’empereur opposa pour négociateur à Asfeld le comte de Launitz, homme, à ce que l’on dit, de peu d’esprit, mais qui avait pourtant réussi à mettre M. l’électeur de Bavière dans les intérêts de l’empereur : il est vrai que sa femme y avait eu plus de part que lui ; car M. l’électeur en était devenu amoureux, et c’est difficile de trouver des gens qui persuadent mieux que les amants ou les maîtresses. M. de Launitz proposa aux chanoines l’évêque de Breslau, fils de l’électeur Palatin et frère de l’impératrice, pour archevêque de Cologne : il fut peu écouté, et l’on espérait une heureuse négociation à l’égard du cardinal de Furstemberg. Quand l’empereur vit que l’affaire ne pouvait pas réussir pour l’évêque de Breslau, on fit proposer le prince Clément de Bavière, frère de M. l’électeur. Il n’avait pas l'âge, et il ne pouvait pas y avoir une plus grande opposition ; mais on couvrit