Page:La Femme grenadier.djvu/252

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votre vieil ami vous chérira jusqu’à son dernier soupir ».

Cette lettre nous fit répandre de bien douces larmes, et mit fin à toutes nos inquiétudes. Je ne pouvais me lasser de faire l’éloge de Dorothée. Je m’étais souvent aperçue que mon frère en parlait avec un tendre intérêt, et je le regardais avec une attention scrupuleuse toutes les fois que je prononçais son nom. Tu veux m’arracher mon secret, me dit-il un jour : hé bien ! je vais satisfaire ta curiosité.

Lorsque Dorimond me donna asyle dans sa maison, Dorothée me convint. Je formai le projet de lui faire ma cour ; mais l’honneur vint me dire tout bas à l’oreille que mon crime serait impardonnable de séduire la fille de notre bienfaiteur ; je pris assez sur moi pour feindre de l’indifférence. Quand l’amour le