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Page:La Femme libre, 1832.pdf/19

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ment de ce procès, nous en suivrons le cours, et le récit que nous en ferons nous mettra à même de porter aussi notre jugement. C’est surtout lorsqu’il s’agit d’une accusation d’immoralité, que la parole des femmes doit être comptée pour quelque chose. Y a-t-il un seul homme qui, en examinant sa conscience, puisse se constituer juge dans une question aussi délicate ; quel est celui qui osera prononcer affirmativement sur des théories qui honorent l’homme aussi moral qu’audacieux qui a eu le courage de les exposer, et qui se déclarant passif à l’égard des femmes, attend religieusement qu’elles viennent les sanctionner ou les rejeter ? Les hommes au temps où nous vivons, sont-ils, en fait de moralité, tellement supérieurs à nous, qu’ils se croient encore obligés de prendre fait et cause pour nous, et de nous soutenir dans cette voie ? Nous les déchargeons de ce soin, et nous avons assez bonne opinion de notre sexe, pour être persuadées que la liberté ne l’entraînera pas à la licence, et qu’en fait de relations morales, nous sommes plus compétentes que les hommes pour juger.

Jeanne-Désirée.

P. S. Nous n’insérons que des articles de femmes, nous invitons celles qui voudront écrire dans cette brochure, à s’adresser à Marie-Reine, directrice, rue du Caire, no  17, de midi à 4 heures, tous les jours excepté le dimanche.

Nous recevons aussi les lettres particulières relatives aux questions qui seront traitées dans nos publications.

(Affranchir les lettres et envois.)

Marie-Reine, Directrice.


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PARIS. — IMPRIMERIE DE AUGUSTE AUFFRAY,
PASSAGE DU CAIRE, no  54.