ment de ce procès, nous en suivrons le cours, et le récit que nous en ferons nous mettra à même de porter aussi notre jugement. C’est surtout lorsqu’il s’agit d’une accusation d’immoralité, que la parole des femmes doit être comptée pour quelque chose. Y a-t-il un seul homme qui, en examinant sa conscience, puisse se constituer juge dans une question aussi délicate ; quel est celui qui osera prononcer affirmativement sur des théories qui honorent l’homme aussi moral qu’audacieux qui a eu le courage de les exposer, et qui se déclarant passif à l’égard des femmes, attend religieusement qu’elles viennent les sanctionner ou les rejeter ? Les hommes au temps où nous vivons, sont-ils, en fait de moralité, tellement supérieurs à nous, qu’ils se croient encore obligés de prendre fait et cause pour nous, et de nous soutenir dans cette voie ? Nous les déchargeons de ce soin, et nous avons assez bonne opinion de notre sexe, pour être persuadées que la liberté ne l’entraînera pas à la licence, et qu’en fait de relations morales, nous sommes plus compétentes que les hommes pour juger.
P. S. Nous n’insérons que des articles de femmes, nous invitons celles qui voudront écrire dans cette brochure, à s’adresser à Marie-Reine, directrice, rue du Caire, no 17, de midi à 4 heures, tous les jours excepté le dimanche.
Nous recevons aussi les lettres particulières relatives aux questions qui seront traitées dans nos publications.
(Affranchir les lettres et envois.)
PASSAGE DU CAIRE, no 54.