Page:La Fontaine - Œuvres complètes - Tome 3.djvu/54

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

o. PSlCH. i[ falut y ioindre l’Histoir et [’entreten[r des di,. verses faons d’aymer qui sont en usage chez chaque peuple ; quelles sont les beautez des Scithes, quelles celle des Indiens, et tout ce qui est contnu sur ce poinct dans les archives de l’Univers, soit pour le ,ass soit hour I’avenir, & l’excention de son avanture qu on fuy cacha, quelque prere qu elle fist aux Nymphes de la luy apprendre. Enfin, sans qu’elle ’bougeast de son-Palais toutes les affaires qu’Amour a dans les quatre parties du monde luy passerent derant les yeux. ,_O..u.e vous diray je davantage ? On luy enseigna jusqu aux secrets de la Posle. Cette corruptrice des coeurs acheva de gaster celuv de nostre Heroine, et la fit tombet dans un real qe les Medecins appellent glucomorie, qui luy perverti’ tousles sens, et la ravit omme . elle mesme. Elle parloit, estant. seul Ainsi qu’en usent les Amans Dans ! es vets et dans les Romans ; Alloit resver au bord des fontaines, se plaindre aux rochers, consulter les antres sauvages : c’estoit oh son mary l’attendoit..11 n’y eut chose dans la nature qu’elle n’entretinst de sa passion. Helas ! disoit-elle aux arbres, ie ne.saurois graver sur vostre corce que mort nora seul, car’ ie ne..sals pas celuy de la personne que layme. Apres les arbres elle s adressot aux russeaux : ceux-cy estoient ses principaux confidens, cause de l’avanture que ie vous ay dire. S’imaginant que leur rencontre luy est0it heureuse, il n’y en eut pas un auquel elle ne s’arrestast, jusqu’i esperer qu’elle attraperoit sur leurs bords son Mary dormant, et qu’aprls il seroit inutile au Monstre de se cacher. Dans cette pinsbe, elle leur disoit i peu pros les choses que je vais vous dire ; et les leur dsoit en vers ’ aussi bien que moy. Ruisseaux ensdgnez-moy l’ obfet de mortamour ;