Page:La Fontaine - Œuvres complètes - Tome 3.djvu/56

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5 PSICHi. vous estiez en ma pace ? N’est-ce poin. t que v. ous commencez A vous degouster ? En veritY, le le crams ; non pas que ie sols devenu moins bee ; mais comme vous dites vous mesme ie suis pus vostre ue ie n’estoil Seroit-il possible, aprks taut de caio[eries et de sermens, que i’eusse per(lu vostre amour ? Sice maheur [ m’est arrive, ie ne veux pus vivre. A peine eut-elle acev ces paroes que e Mo.n,s. tre fit un sofipir soit u il lust touch des choses qu avoit dites, soit qu’d eust un pressentiment de.ce qui devoit arriver. II se mir en suite . peurer, mms fort tendrement ; puis, cedant A a doueur il se laissa mollement aller sur le sein de [a ieune pouse, qui de son cost pour metier ses lames avec celles de son mary, pancha doucement la teste ; de soce que eurs

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bouches se rencontrerent, et nos Amans n ayant pa le courage de [es separer demeurerent ong-temps sans rien dire. Toutes ces circonstances sont dduites au long dans le manuscrit dont ie vous ay parl tanlost ; II.faut que e vous ’avouie ue lis iamais cet endtoil qu.e i ? ne ne sente meu. En effet dit aors Gelasteqm wauroit piti de ces pauvres gens ? Perdre [a parole ! II faut croire que leurs bouches s’toient bien malheureusement rencontres : cela me semble tout . fait digne de compassion. Vous en rirez taut qu’il vous plaira, repnt Poliphile ; reals, pour moy, je plains deux Amans de qui les caresses sont mesl&s de crainte d’in uietude Si dans une ville assie be ou dans un et q, g vaisseau menac6 de la tempeste, deux personnO-s’embrassoient ainsi, les tiendriez-vous heu ? eu6s ? .Ouy vrayment, repartit Gelaste, car en tout ce que vous dites I& le peril est encore bien Moign& Mais, veu I’interest que vous, prenez la satisfaction de ces deux poux, etla piti que vous avez d’eux,.vous ne vous hastez guere de les liter de ce miserable estat ’oh vous les.avez laissez : ils mourront si vous ne leur rendez la parole. Rendons-la leur donc, continua Poliphile.