Page:La Fontaine - Œuvres complètes - Tome 3.djvu/63

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les mortelles n’estoient pas dignes de la servir ! on voyoit une douzaine de Nymphes it l’efitour d’une toilette i ’entour d’un brodequin : mais quel bro.dequirt ! qui valoit autant que tout ce cu’elles avo ; ent coust en habits depuis qu’elles estoJent au monde. C’est ce qui rou oit au cœur de ces femmes, ou pour mieux dire de ces furies ; je ne devrois plus les appeller autrement.

Cette premiere entreveui se passa pourrant. co,.mm.e il faut, graces it ta franchise de Psich et la mulation de ses sœurs. Leur cadete ne s’habilla qu’i. aleroy, rant il tardoit i la Belle de leur montrer sa beatitude ! Elle commenga par.le poinct. ! e plu. ? im)ortant, c’est it dire par les habits et par] attr,a que le sexe traisne aprés luy. I1 estoit rang clans (es magazins dont peine on voyoit le bout ; vous savez que cet attirail est une chose infinie. Lh se rencontroit avec abondance ce qui contribu non seulement it la propfete, mais it la aelicatesse ; quipae de iour et tie nuit, vases et haignoir’es d’or.cize ! e,,instr, umens du luxe, laboratoires, non pour les aras : aequoy eussent-ils servy &’Psich ? puis I’usage en es.tot alors inconnu. L’artifice et le mensonge ne regnoent pas comme ils font en ce siecle-cy. On n’avoit point encore veu de ces fenJmes qui ont trouv le secret de devenir vieilles vingt ans et de paroistre-ieunes soixante, et qui, moyennant trois ou quatre boiste I’une d’embonvoint l’autre de fraischeur, et la troisime de vernillon, font subsister leurs charmes comme elles peuvent. Certainement l’Amour leur est oblig de lap. eine cju’elles se donnent. Les laboratoires dont [ s’agt n’estoient donc que pour parfums : il y en avoit en eaux, en essences, en poudres, en pastilles, et en mille especes dont je ne sçais pas les noms, et qui n’en ’eurent possible iamais. Quant tout l’Empire de Flore, avec les deux Arabies, et les lieux où naist le baume seroient distilez, on n’en feroit pas un assortiment de senteurs comme