Page:La Fontaine - Œuvres complètes - Tome 4.djvu/142

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Je ne vous ai compté ni les lis ni les roses.
On n’a qu’a retourner seulement ces mots-là.


Erato.

La satire en fournit bien d’autres que cela.
Pour un trait de louange. il en est cent de blâme.


Apollon.

Et bien blâmez Clymène à qui d’aucune flamme
On ne peut désormais inspirer le désir.


Erato.

Ce sujet est traité ; I’on vient de s’en saisir ;
Il a servi de thèse a ma sœur Polymnie.


Apollon.

Cela ne vous fait rien ; la chose est infinie ;
Toujours notre cabale y trouve à regratter,


Erato.

Sire puisqu’il vous plaît je m’en vais le tenter.
Ma sœur m’excusera si j’enchéris sur elle.


Polymnie.

Voilà bien des façons pour une bagatelle.


Erato.

C’est qu’elle est de commande.


Apollon.

C’est qu’elle est de commandeEt que coûte un dixain ?


Erato.

Tout coûte : il faut pourtant que je me mette en train.

Clymène a tort : je suis d’avis qu’elle aime
Notre vassal dès demain au plus tard,
Dès aujourd’hui, dès ce moment-ci même :
Le temps d’aimer n’a si petite part
Qui ne soit chère ; et surtout quand on treuve
Un bon amant, un amant a l’épreuve.
Je sais qu’il est des amants à foison ;