Page:La Fontaine - Œuvres complètes - Tome 4.djvu/273

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Montrez-moi.

La rancune


Quoi qu’il soit plié sans salissure,
Quoiqu’il semble frais fait, à voir son écriture,
Quoiqu’il paraisse neuf au blanc de ce feuillet,
Il se peut que ce soit, Madame, un vieux billet.

Madame Bouvillon
.


Voyons. Ciel ! Que vois-je ? Oui, c’est à moi qu’il s’adresse :
Mais n’en témoignons rien, cachons notre allégresse.
À qui donc le destin peut- il écrire ainsi ?


La rancune


Ce n’est pas, que je pense, à personne d’ici :
Car, d’aller soupçonner la charmante isabelle,
Il a trop de respect pour son père et pour elle.

Madame Bouvillon
.


Plus je lis son billet, plus je pense trouver
À qui… Tout aujourd’hui je le veux observer,
Et c’est pour cause. Adieu. Trouvons, puisqu’il m’en prie,
Un moyen pour ne point être à la comédie,
Et puis allons l’attendre en mon appartement.


Scène V

.
La rancune


Comme il faut elle a pris la chose assurément,
Et j’ai vu ses soupçons tomber sur Isabelle.
Mais la voici qui vient, et l’étoile avec elle ;
De peur, pour ce billet, je les vois se troubler :
Pour m’égayer un peu je vais la redoubler.