Page:La Fontaine - Fables choisies, Barbin 1692, tome 4.djvu/206

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Craignez Romains, craignez, que le Ciel quelque jour
Ne tranſporte chez vous les pleurs & la miſere,
Et mettant en nos mains par un juſte retour
Les armes dont ſe ſert ſa vengeance ſevere,
Il ne vous faſſe en ſa colere
Nos eſclaves à voſtre tour.
Et pourquoy ſommes nous les voſtres ? qu’on me die
En quoy vous valez mieux que cent peuples divers ?
Quel droit vous a rendus maiſtres de l’Univers ?
Pourquoy venir troubler une innocente vie ?
Nous cultivions en paix d’heureux champs, & nos mains