Page:La Fontaine - Fables choisies, Barbin 1692, tome 4.djvu/71

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Ils n’y craignoient tous deux aucun, quel qu’il puſt eſtre.
Trouvoit-on quelque choſe au logis de gaſté ?
L’on ne s’en prenoit point aux gens du voiſinage.
Bertrand déroboit tout ; Raton de ſon coſté
Eſtoit moins attentif aux ſouris qu’au fromage.
Un jour au coin du feu nos deux maiſtres fripons
Regardoient roſtir des marons ;
Les eſcroquer étoit une très bõne affaire :
Nos galands y voyoient double profit à faire,
Leur bien premierement, & puis le mal d’autruy.
Bertrand dit à Raton : Frere, il faut aujourd’huy