Page:La Fontaine - Fables choisies, Barbin 1692, tome 4.djvu/84

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À preſenter aux chiens une nouvelle amorce.
Que de raiſonnemens pour conſerver ſes jours !
Le retour ſur ſes pas, les malices, les tours,
Et le change, & cent ſtratagêmes
Dignes des plus grands chefs, dignes d’un meilleur ſort !
On le déchire après ſa mort ;
Ce ſont tous ſes honneurs ſuprêmes.

Quand la Perdrix
Void ſes petits
En danger, & n’ayant qu’une plume nouvelle,
Qui ne peut füir encor par les airs le trépas ;
Elle fait la bleſſée, & va traiſnant de l’aiſle,
Attirant le Chaſſeur, & le Chien ſur ſes pas,
Détourne le danger, ſauve ainſi ſa famille,