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siècle, les grands, les princes et le roi, soit dans leurs palais, soit dans leurs habits, ont beaucoup imité les Chinois ; en général, ils prennent des Chinois et des Japonais ce qu’ils jugent le plus commode.

Le roi a de grands domaines : il a les impôts, les salines, le soufre, le cuivre, l’étain et autres revenus. C’est sur ces revenus qu’il paie les appointemens des grands et des mandarins. Ces appointemens sont marqués par un nombre déterminé de sacs de riz ; mais sous ce nom l’on comprend ce que donne le roi an grains, riz, toile, soie, etc. Le tout est évalué selon le prix des sacs de riz. Il y a peu de procès pour les biens et les marchandises, et presque point de douanes et d’impôts.

Nul homme ne paraît au marché ; ce sont les femmes et les filles qui y vendent et y achètent dans un temps réglé : elles portent leur petit fardeau sur leur tête avec une dextérité singulière. Les bas, les souliers, l’huile, le vin, les œufs, les coquillages, le poisson, la volaille, le sel, le sucre, le poivre, les herbages, tout cela se vend et s’achète ou par échange, ou en deniers de cuivre de la Chine et du Japon. Quant au commerce du bois, des étoffes, des grains, des drogues, des métaux, des meubles, des bestiaux, il se fait dans les foires, les boutiques, les magasins.

Il y a dans toutes ces îles des manufactures de soie, de toile, de papier, d’armes, de cuivre,