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che avec un tuyau de bambou ; en peu de temps le camphre pénètre jusqu’à l’autre extrémité du cadavre, et le préserve ainsi de la corruption. Le camphre de Bornéo et de Sumatra n’est pas le même que celui du Japon et de la Chine.

Mais parmi les arbres capables d’exciter l’envie des Européens, la Chine en a quatre principaux : 1o. l’arbre au vernis ; 2o. l’arbre à l’huile ; 3o. l’arbre au suif ; 4o. l’arbre à la cire blanche.

L’arbre au vernis tsi-chu, en chinois, est une espèce de badamier (terminelia vernix). Il n’est ni gros, ni grand, ni fort branchu : son écorce est blanchâtre ; ses feuilles sont allongées, étroites et luisantes ; le suc laiteux nommé tsi, qu’il distille goutte à goutte, ressemble assez aux larmes du térébinthe ; il rend beaucoup plus de liqueur si on lui fait des incisions ; mais il périt plus tôt.

On trouve le tsi-chu en abondance dans les provinces de Kiang-si et de Sé-tchuen ; mais les plus estimés sont ceux du district de Kan-tcheou, une des villes les plus méridionales du Kiang-si ; le vernis ne doit point être tiré avant que les arbres aient atteint l’âge de sept ou huit ans : celui qu’on tire plus tôt est moins bon pour l’usage. Le tronc des plus jeunes arbres d’où l’on commence à le tirer n’a pas plus d’un pied chinois de circonférence ; on prétend que le vernis qu’ils donnent est meilleur que celui des arbres plus gros et plus vieux ; mais ils en rendent beaucoup moins ; les marchands savent remédier à cet inconvé-