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leurs habits ; ils vivent au milieu des ordures de leurs bestiaux, dont la fiente tient lieu de bois pour faire du feu. D’ailleurs ils sont excellens cavaliers et habiles chasseurs, adroits à tirer de l’arc, à pied et à cheval. En général, ils mènent une vie fort misérable. Ennemis du travail, ils aiment mieux se contenter de la nourriture qu’ils tirent de leurs troupeaux que de se donner la peine attachée à la culture de la terre, qui est assez bonne en plusieurs endroits.

Régis observe que les Mongols n’aiment à se distinguer les uns des autres que par la grandeur et le nombre de leurs tentes, et par la multitude de leurs troupeaux. Ils bornent leur ambition à conserver le rang que leur ont laissé leurs ancêtres, et n’estiment les choses que par l’utilité, sans se soucier de ce qui est rare ou précieux. Leur naturel est gai et ouvert, toujours disposé à la joie ; ils ont peu de sujets d’inquiétude, parce qu’ils n’ont pas de voisins à ménager, ni d’ennemis à craindre, ni de grands seigneurs auxquels ils soient obligés de faire leur cour, ni d’affaires difficiles, ou qui les obligent à se contraindre. Leurs occupations, ou plutôt leurs amusemens continuels, sont la chasse, la pêche ou d’autres exercices du corps.

Suivant Régis, l’habit ordinaire des Mongols est fait de peaux de mouton et d’agneau, dont ils tournent la laine du côté du corps. Quoiqu’ils sachent préparer et blanchir assez