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différens que les Russes eurent avec eux en 1715, à l’occasion de quelques établissemens contestés sur la rivière d’Irtich, que d’un coup de flèche ils perçaient le corps d’un homme de part en part.

Les Kalmouks riches préfèrent les armes à feu ; ce sont de grandes arquebuses de plus de six pieds de long, dont le canon a plus d’un pouce d’épaisseur ; ils se servent d’une mèche pour y mettre le feu, et leurs coups sont sûrs à six cents pas. Dans leurs marches, ils les portent suspendues derrière le dos. Chaque Kalmouk bien armé a sa cuirasse ; elle est composée de petits anneaux de fer et d’acier en forme de filet, suivant la manière des Orientaux. Ils se procurent ces cuirasses ou cottes de mailles par leur commerce d’échange avec les Troukmènes, peuple tartare qui vit à l’est de la mer Caspienne. Ils en ont quelquefois d’acier poli, qui viennent de Perse, et qui sont estimées cinquante chevaux, et même plus. Les plus communes s’échangent contre sept ou huit chevaux. L’armement complet d’un Kalmouk consiste dans un casque rond, garni d’un filet d’anneaux en fer ; ce filet tombe par-devant jusqu’aux sourcils, mais il couvre par-derrière tout le cou et les épaules. Ils ont sur le corps une jaque de mailles , dont les manches sont de même nature ; elles vont jusqu’aux poignets, et sont terminées par une pointe qui couvre toute la main, et qui est agrafée entre les doigts. Le dessous du bras est garni d’une pla-