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Ces noms désignent aussi leur pays ; ces peuples sont une tribu d’Éleuths.

Les Chinois distinguent les Si-fan en deux peuples : l’un qu’ils appellent Hé-si-fan ou les Si-fan noirs ; l’autre, Hoang-si-fan, ou les Si-fan jaunes. C’est de la couleur de leurs tentes qu’ils tirent ces noms, et non de celle de leur teint, qui est également basané. Les Si-fan noirs ont quelques misérables maisons, et paraissent peu civilisés. Ils sont gouvernés par plusieurs petits chefs, qui dépendent d’un plus grand.

Les Si-fan jaunes sont soumis à certaines familles, dont l’aîné est créé lama, et prend l’habit jaune. Ces lamas, qui gouvernent chacun leur district, ont le pouvoir de juger les procès et de punir les criminels.

La plupart des Si-fan n’ont que des tentes pour habitations ; cependant quelques-uns ont des maisons construites en terre, et même en briques. Leurs habitations ne sont pas réunies ; elles forment tout au plus de petits hameaux de six à sept familles. Ils ne manquent pas des choses nécessaires à la vie. Leurs troupeaux sont nombreux, leurs chevaux petits, mais bien faits, vifs et robustes.

Les lamas qui gouvernent les Si-fan n’exercent point un empire bien rigoureux, pourvu qu’on leur rende certains honneurs, et qu’on soit exact à leur payer le tribut de Fo, qui est d’ailleurs fort léger.

On prétend qu’il y a quelque différence entre le langage de ces deux sortes de Si-fan ; mais