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tien-tsan, dont les veines représentent naturellement des montagnes, des rivières et des arbres. Elles sont faites d’un marbre qu’on tire ordinairement des carrières de Tay-ly-fou. On en orne quelquefois les tables des festins aux jours de fête.

Quoique le marbre ne manque point à la Chine, on ne voit pas de palais, de temples, ni aucun autre édifice qui en soit entièrement construit ; les bâtimens mêmes de belle pierre de taille y sont rares. La pierre n’est employée que pour les ponts et les arcs de triomphe.

Il y a peu de provinces où l’on ne trouve des pierres d’aimant : on en apporte aussi du Japon à la Chine ; mais on les emploie particulièrement aux usages de la médecine ; elles se vendent au poids, et les meilleures ne coûtent jamais plus de huit ou dix sous l’once. Le père Le Comte en apporta une d’un pouce et demi d’épaisseur, qui, quoique assez mal armée, levait onze livres de fer, et aurait pu en lever quatorze ou quinze. Les Chinois sont fort habiles à les tailler.

Il y a probablement peu de pays au monde aussi riche que la Chine en mines de houille ou charbon-de-terre, et où elles soient plus abondantes ; les montagnes des provinces de Chen-si, de Chan-si et de Pé-tché-li, en renferment d’innombrables ; sans un pareil secours, il serait très-difficile de vivre dans des pays si froids, où le bois de chauffage est rare, et par