Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 12.djvu/101

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deux secrétaires les y reçurent civilement, et leur présentèrent du thé, jusqu’à l’arrivée du gouverneur, qui parut accompagné de deux de ses fils. Il s’assit à dix pas de distance dans une autre chambre qu’il ouvrit du côté de la salle. La conversation n’eut rien de bien remarquable. On parla du temps, qui était bien froid ; de la longueur du voyage, du bonheur d’être admis à la présence de l’empereur, et de la distinction des Hollandais, qui, de toutes les nations du monde, était la seule à qui cette grâce fût accordée.

Osaka est une des cinq grandes villes impériales. Sa situation est dans une plaine fertile, sur les bords d’une rivière navigable. La rivière d’Iodogava passe au nord de la ville, coule de l’est à l’ouest, et se jette dans la mer voisine. Elle apporte d’immenses richesses aux habitans d’Osaka. Sa source n’en est qu’à une journée et demie au nord-est, où elle sort d’un lac qui est au centre de l’île, dans la province d’Oomi, et qui s’est formée, suivant le récit des Japonais, dans l’espace d’une nuit, par un tremblement de terre. Elle sort de ce lac près du village de Tsinatofa, où elle a un double pont magnifique ; double, parce qu’elle y est divisée par une petite île. Elle coule ensuite près des villes d’Udsi et d’Iodo, dont la dernière lui donne son nom. De là elle continue son cours vers Osaka, où, se partageant en deux bras, l’un entre dans la ville, et l’autre va droit à la mer. Cette diminution est réparée