Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 12.djvu/150

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narque. Le chemin d’Iedo à Méaco, qui est de cent vingt-cinq milles, se partage en vingt-huit logemens, dans chacun desquels se trouvent de nouveaux officiers, de nouveaux soldats, des chevaux frais, des provisions, et tout ce qui est nécessaire pour la cour du prince qui va rendre hommage, avec une armée, à un souverain dont il est réellement le maître. Ceux qui sont partis d’Iedo avant le cubosama s’arrêtent au premier logement. Ceux qui l’attendaient à celui-ci le suivent jusqu’au second ; et le même ordre s’observant jusqu’à Méaco, chaque détachement ne suit ce prince que pendant une demi-journée ; car il fait deux logemens par séjour. À son arrivée dans la capitale ecclésiastique, les troupes s’y rendent en si grand nombre, que, les cent mille maisons que renferme Méaco ne suffisant pas pour les loger, on est obligé de dresser des tentes hors de la ville. Kœmpfer dit que le cubosama y trouve un grand château uniquement destiné à le recevoir. Les étrangers ignorent ce qui se passe de particulier entre les deux empereurs : cependant tout le monde sait que le cubosama présente ses respects au daïri comme un vassal à son souverain, et qu’après lui avoir fait de magnifiques présens, il en reçoit aussi de fort riches. On raconte que, pendant cette visite, on lui apporte une tasse d’argent pleine de vin, qu’il boit la liqueur, et qu’il met la tasse en pièces, pour la garder dans cet état. Cette cérémonie passe pour une preuve